Épidémie de coronavirus - Médecins et paramédicaux, les héros de l’année


Ils ont été en première ligne dans la lutte contre la Covid-19. Malheureusement, les médecins et les paramédicaux ont été peu considérés. Les médecins, les paramédicaux et les internes qui ont mené la dure lutte contre la Covid-19, méritent des trophées de l’homme et de la femme de l’année. Si Madagascar n'a enregistré que deux cent soixante décès en dix mois, c’est, en partie, grâce aux professionnels de la santé. Même si notre plateau technique n'est pas aussi performant que ceux des hôpitaux des pays développé s, ils ont fait face au manque de matériel, d’équipements de protection individuelle. Néanmoins, ils n’ont pas flanché. Ils se sont débrouillés avec les moyens du bord. Ils ont tout donné et tout sacrifié pour sauver les personnes atteintes du virus Covid-19. Ils ont sacrifié leur propre vie et leur vie de famille au pro fi t des malades. « Je passais 7 jours sur 7 à l’hôpital, je travaillais 18 heures sur 24. Je n’avais plus de vie de famille. Au tout début, ma femme a refusé que je rentre à la maison, craignant que j’y ramène le virus. On a même fait chambre à part, pendant un moment, car mon téléphone n’arrêtait pas de sonner toute la nuit. Cependant, mon cas n’était pas isolé. Des collègues ont même été contraints de se séparer temporairement de leur famille, pendant cette pandémie. Ils ont loué des studios, ailleurs », raconte le Dr Rado Razafima­hatratra, directeur du Centre hospitalier universitaire (CHU) d’Anosiala, le centre de traitement de référence des cas graves, depuis le début de la pandémie à Madagascar, au mois de mars. Période stressante Les mois de juin, juillet et août ont été les plus durs pour ces professionnels de la santé. Les cas graves affluaient dans les hôpitaux, certains étaient à l’agonie. Ils ont dû réaliser des massages cardiaques, faire face à des problèmes de matériel insuffisant qui nécessitaient des solutions urgentes. « À certains moments, notre plateau technique ne suffisait plus à prendre en charge tous les patients. Il a fallu affronter les problèmes de respirateurs et d’oxygène. Il y a eu un temps où à 23h30, notre stock d’oxygène a été épuisé. À cette heure tardive, nous avons demandé à nos fournisseurs de nous ravitailler d’urgence », rajoute la source. C’était une période stressante, une période de défi, mais aussi une période à laquelle ils ont dû accepter le fait que l’être humain a ses limites. « Qu’importe votre compétence et votre plateau technique, il y a des moments où vos efforts sont vains : le patient meurt. Humainement, c’est choquant, mais cela ne nous a pas incités à abandonner », indique le médecin. Pendant cette épidémie, beaucoup de médecins, de paramédicaux et d’internes ont contracté le virus, d’autres ont succombé. Parmi les médecins infectés, le Dr Liva Andrianarijaona, médecin urgentiste au CHU Joseph Ravoahangy-Andrianavalona (CHU JRA). « J’ai été contaminé au tout début de l’épidémie, à l’époque où nous étions confrontés au manque d’EPI. 25% de mes poumons ont été affectés par le virus. Ce n’est pas évident de tomber malade du coronavirus. J’ai été déprimé, comme d’autres professionnels de santé, d’ailleurs », indique-t-il. Les chiffres officiels sur le nombre des professionnels de santé atteints par le virus et ceux décédés ne sont disponibles nulle part. Mais ils seraient nombreux. Malheureusement, ces héros de la lutte contre la Covid-19 n’ont pas eu les hommages qu’ils méritaient. Ils n’ont même pas touché des indemnités de réquisition. Alors qu’ils ne réclament pas grand-chose. «Le plus touchant pour nous, durant cette épidémie, c’est la reconnaissance des proches des défunts. Ils nous ont remerciés, malgré que leurs proches aient succombé. Ils ont vu que nous avions fait le notre maximum pour sauver nos malades », conclut le Dr Rado Razafimahatratra. Il n'est pas encore tard pour un geste de reconnaissance
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