Insécurité - Un arsenal de guerre détruit


La prolifération des armes est une des principales causes de l’insécurité dans le pays. Près de mille quatre-cents armes illégales saisies par les Forces de défense et de sécurité ont été détruites, hier. Des armes de guerre, des fusils de chasse et des armes de fabrication artisanale. Tels sont les descriptifs des arsenaux illégaux saisis par les Forces de défense et de sécurité (FDS), détruits hier, au camp militaire CAPSAT, Soanierana. L’événement d’hier, entre dans le cadre de la lutte contre la prolifération des armes à feu. Ceci dans la ligne du projet de l’Union africaine (UA) intitulé « Faire taire les armes : créer les conditions propices pour le développement de l’Afrique ». La cérémonie d’hier, n’est pas une première. En octobre 2018, la destruction par un bulldozer de plus de huit-cents armes illégales collectées durant un « mois d’amnistie », a été organisée devant l’hôtel de ville d’Analakely. Ceux qui détenaient des armes de façon illégale et qui les remettaient aux autorités durant le « mois d’amnistie », étaient exceptés de poursuite judiciaire. Deux ans après la destruction des huit-cents armes devant l’hôtel, c’est presque le double qui a été démantelé au CAPSAT, hier. Cet écart démontre que la guerre contre la prolifération des armes est encore loi d’être gagnée. La forte circulation des armes à feu est l’une des principales causes de l’insécurité dans le pays. Les actes de banditisme autant en zone urbaine que rurale sont des attaques à main armée. Les armes détruites hier, ne sont que celles saisies durant les missions dans les Zones rurales prioritaires de sécurité (ZRPS). Les quatre-vingt-trois armes de guerre, cent trente-six fusils de chasse et plus de mille-cents armes de fabrication artisanale pulvérisées, hier, ne serait donc, que le sommet de l’iceberg. Hors de contrôle Durant un atelier à Anko­- ron­drano, en septembre 2018, la situation a été qualifiée de « hors de contrôle ». Que « la majorité des armes en circulation dans le pays est non marquée ». Cela veut dire que les armes sont illégales, non répertoriées ou dont les numéros de série ont été effacés. Face à l’Assemblée nationale, en juin, le général Richard Rakotonirina, ministre de la Défense nationale, a indiqué que l’armée a recensé soixante-quinze mille six-cents armes ayant des détenteurs légaux. « C’est plus que l’effectif total de l’armée et de gendarmerie nationale », a-t-il déclaré. Toujours devant les députés, en juin, le général Richard Ravalo­manana, secrétaire d’État à la gendarmerie nationale a affirmé qu’une quantité colossale d’arme circule de manière illégale. Jusqu’ici, aucune estimation de la quantité d’arme illégale en circulation n’est donnée. Le général Ravalomanana a, toutefois, dénoncé que des personnalités usent de leur influence pour faire entrer dans le pays des fusils de chasse en quantité importante. Ces types d’arme sont, cependant, fréquemment retrouvés entre les mains des « Dahalo ». Au fin fond de la brousse, de simples individus détiennent des armes qui semblent tout droit sorties des films d’action. « Des armes et des munitions que nous n’utilisons pourtant pas », confie un officier général, pour dire qu’il s’agit du fruit de contrebande. En zone urbaine, les arsenaux utilisés dans les actes de grand banditisme rivalisent avec ceux des FDS. S’agissant de la circulation illégale des armes de guerre, la thèse qu’il s’agit essentiellement, de celles volées dans les armureries militaires durant les crises politiques successives est l’expli­cation systématique. À l’Assemblée nationale, en juin, il a été indiqué qu’entre les mains des bandits, il y aurait aussi, des fusils que les FDS n’utilisent plus, ou qui sont censés être réhabilités dans les usines d’armement militaire. Les failles au sein des éléments et de la structure des FDS favoriseraient alors, la prolifération illicite des armes. Les cas où des éléments des forces de l’ordre sont complices de bandits en louant leurs armes, ou prennent directement part à des actes de banditismes, nourrissent souvent la rubrique faits divers. Au regard des chiffres sur la séance de destruction d’hier, un autre danger est à prendre en compte sérieusement. Il s’agit du nombre élevé des armes de confection artisanale saisies.
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