Biodiversité - Trente-six espèces en danger critique d’extinction


Cent-treize espèces de lémuriens existent à Madagascar. La protection de leur habitat est un défi pour éviter leur disparition. Le ministère de l’Environnement et du développement durable a signalé cent-quatre espèces de lémuriens menacées d’extinction, dont les trente six sont en danger critique d’extinction, hier. Au mois de juillet, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé trente-trois espèces, en danger critique d’extinction. L’intensification des pressions humaines : chasse, déforestation, met en péril l’avenir de ces animaux emblématiques de l’île qui attirent des milliers de touristes, chaque année. « Ces animaux seront, toujours, en menace d’extinction, tant que les personnes qui habitent autour des forêts sont dans une situation de précarité et ne sont pas conscients de l’utilité de ces animaux. Ils sont tentés de les chasser ou de détruire leur habitat, en coupant des arbres, lorsqu’ils n’ont rien à manger », explique un chercheur. Pressions Certaines cultures sont dangereuses pour ces animaux. Au Nord de l’île, des villageois coupent des arbres sur lesquels vivent des lémuriens pour inhumer des personnes décédées. Le directeur des Aires protégées, des ressources naturelles et de l’écosystème, du ministère de l’Environne­ment et du développement durable (MEDD), Rinah Razafindrabe est, plutôt, optimiste, quant à l’avenir des lémuriens. « Il est assuré, malgré les pressions qu’ils subissent », avance-t-il. Il explique: « L’avenir des lémuriens dépend, principalement, de leur habitat. Actuellement, nous disposons d’une superficie d’aires protégées de 7 millions d’hectares dans lesquelles vivent ces primates ». Ce directeur affirme, également, une baisse des pressions envers ces emblèmes du pays. « Nous faisons de notre mieux pour diminuer ces pressions. À Ankarafantsika, par exemple, nous travaillons avec des militaires pour lutter contre la déforestation », rajoute-t-il. Résultat : les feux n’auraient pas touché les forêts du parc national d’Ankarafantsika, depuis le mois de juin. « Tout le monde a con­- couru pour maîtriser les feux avec le management de Mada­gascar National Parks (MNP), sous le lead du MEDD », indique le directeur général du MNP, le Dr Mamy Rakotoarijaona. La déforestation n’est pas la seule contrainte qui menace l’extinction de ces animaux. Ils sont chassés, vendus et sont victimes de trafics internationaux. Des systèmes anti braconnages seraient opérationnels sur toute l’île, pour protéger les lémuriens. Des chercheurs ne sont pas du même avis. « Les forêts et les aires protégées ne sont pas protégées 24 heures sur 24 heures, et sept jours sur sept. La déforestation et le braconnage se poursuivent, surtout, dans les forêts non protégées », explique une source. Il manque de ressources et de moyens pour protéger ces animaux. Le MEDD parle, souvent, de ses agents forestiers en sous effectif. En même temps, il y a des centaines de projets pour la conservation de la biodiversité. Mais ces projets n'ont pas permis de lutter contre la disparition de ces animaux, jusqu'ici.
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