Gouvernement - Le ministre Vonjy Andriamanga débarqué


Vingt-quatre heures après la démission du directeur général de l’Office malgache des hydrocarbures (OMH), l’effervescence est loin de s’arrêter. Le ministre de l’Énergie, de l’eau et des hydrocarbures, Vonjy Andriamanga, a été évincé du gouvernement. Tombé. Les derniers événements sur la « fausse vraie » pénurie de sans plomb ont eu raison de Vonjy Andriamanga. Le ministre de l’Énergie, de l’eau et des hydrocarbures (MEEH) a été évincé par le conseil des ministres d’hier soir. Même si le Premier ministre, Christian Ntsay a fait savoir à de nombreuses reprises qu’un éventuel remaniement du gouvernement n’interviendrait qu’ une année après l’évaluation des membres du gouvernement mis en place au mois de janvier dernier, après la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Félicitée Rejo Fienena, au mois de juillet dernier, Vonjy Andriamanga n’a pas « dérogé à la règle » et n’a pas pu attendre les résultats de cette évaluation. La perturbation sur l’approvisionnement du sans plomb de la semaine dernière a été indiquée par le désormais, ancien ministre de l’Énergie au début, comme une surconsommation suite à des rumeurs sur les réseaux sociaux. Rattrapée par le directeur général de l’Office malgache des hydrocarbures (OMH), Laurent Rajao­narivelo à plusieurs reprises, lequel a essayé de faire le maximum de communication sur l’arrivée d’un tanker transportant quelques huit millions de litre de carburant vendredi dernier, la version officielle du ministère n’a pas suffi à arranger la situation. Le Groupement pétrolier de Madagascar (GPM) est également monté au créneau en déclarant une « fausse pénurie » le 21 octobre mais de nombreuses pompes étaient restées à sec. Dernièrement, le chef de l’État en personne a convoqué les pétroliers afin d’obtenir plus de clarté dans le cafouillage. Sans faute Deux d’entre les quatre grandes compagnies pétrolières, avec la Logistique pétrolière ont été sanctionnées par les autorités vu qu’il a fallu trouver des responsables au drame économique qu’a traversé le pays. Les compétences de cet «expert IEM », dont le parcours a toujours été axé sur la vision, n’ont pas suffi face à la sensibilité socio-politique de son département. Cet ancien directeur délégué en charge de la région Nord-ouest de la France, responsable du pilotage stratégique du développement du gaz renouvelable et ancien formateur technique à l’EDF France, n’a pas mesuré l’ampleur de la situation qui devait être conjuguée à une portée politique. Andry Rajoelina a justement préféré sacrifier son ami au profit de l’intérêt général. Toutefois, Vonjy Andria­manga a tenu tête aux fournisseurs d’énergie de la société d’eau et d’électricité, Jirama, en entamant le processus de révision de leurs contrats. « Cette révision des contrats ne s’annonce pas une mince affaire, et il faut du temps », a toujours répondu l’ancien ministre aux questions de « quand sortiront ces nouveaux contrats ». Une révision qui ne voit en effet pas le jour, neuf mois après les annonces en grande pompe de Vonjy Andriamanga. Jirama continue de payer 11 millions de dollars de charge fixe à l’endroit des fournisseurs, malgré la cessation de contrat avec la société Jovena. Le recrutement du nouveau DG de la Jirama n’est pas près d’abou­tir et toutes les problématiques inhérentes à l’inexis­tence d’un DG non intérimaire, incombe à Vonjy Andriamanga. La gestion du problème d’eau à Antananarivo lui a été également fatale. On lui reproche d’avoir confié la construction d’une nouvelle station de forage à Amoro­nankona à une entreprise qui n’est pas spécialiste en la matière. Le projet prévu pour fonctionner fin septembre a visiblement foiré. La problématique de la structure tarifaire du carburant ainsi que les arriérés du GPM n’ont visiblement pas été assez «maîtrisés » par l’ancien ministre. En attendant son successeur, Vonjy Andriamanga devra passer le flambeau « énergétique », à l’intérimaire Christian Ramarolahy, ministre des Postes, des télécommunications et du dévelop­pement numérique (MPTDN).
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