Faradoboka à antsonjombe - Le torchon brûle entre le HVM et Mapar


Les derniers jours de la campagne s’annoncent sulfureux. Le HVM et Mapar se disputent le Coliseum d’Antsonjombe pour le faradoboka ce week-end sur fond de coup fourré. La fin de la campagne électorale promet des étincelles. Après les agressions entre les partisans des candidats ces derniers jours, c’est la tenue du fameux faradoboka qui fait l’objet d’un contentieux entre le HVM et Mapar. Si Marc Ravalomanana a choisi de tenir son dernier rendez-vous avec les électeurs tananariviens ce samedi au stade de Mahamasina, la même où le préfet l’avait interdit de célébrer le 15 e anni­versaire de son parti l’année dernière, le HVM a réservé le Coliseum d’Antson­jombe pour la journée du dimanche depuis le début de la campagne. C’est là que l’affaire se corse puisque Mapar de Andry Rajoelina, celui qui a construit Antson­jombe en 2010, voulait aussi le même endroit le même jour. Des négociations ont eu lieu entre les deux parties. « Nous leur avons proposé le vendredi étant donné qu’il faut deux jours pour installer le matériel à Antsonjombe. Les responsables de Mapar n’ont pas répondu à cette proposition », révèle Jaobarison Randria­narivony, membre du HVM. Depuis quelques jours pourtant, l’annonce du Faradoboka de Rajoelina pour la journée du samedi est diffusée sur les ondes, à la télé et sur les réseaux sociaux à la grande surprise du HVM. « Il y des procédures à suivre , un cahier des charges pour la location du Coliseum. Nous avons suivi les règles en réservant l’endroit dès le début de la campagne. On a payé toutes les cautions exigées. D’après notre renseignement, Mapar n’a fait aucune réservation mais fait un forcing comme il en a l’habitude », déplore Jaobarison Randrianarivony. Le fait est que si Rajoelina occupe le Coliseum, une de ses fiertés construites pendant la Transition et qu’il estime visiblement être sa propriété, le samedi, le HVM ne pourra pas l’utiliser le dimanche. Jouer la victime D’abord parce que le faradoboka de Rajoelina risque de prendre toute la nuit. Ensuite parce que le temps manquera au HVM pour installer son matériel, nettoyer l’endroit et préparer la scène. « Il faut au moins deux jours pour les préparatifs », précise Jaobarison Randria­narivony, en toute connaissance de cause étant donné qu’il a l’habitude d’organiser des spectacles à Antsonjombe. Que pourrait-il se passer si l’accès à Antsonjombe est fermé à Andry Rajoelina faute d’autorisation ? « Il jouera la victime comme à son habitude alors qu’il ne s’est pas soumis aux règles », prévient Jaobarison Randrianarivony rappelant au passage le coup de force des partisans de Rajoelina pour contraindre sous la menace l’Aviation Civile de Madagascar à octroyer l’autorisation de vol de ses hélicoptères sans la moindre formalité. « Cela donne une idée de la gouvernance qui sera de mise si jamais il gagne l’élection », prévient le conseiller de Rajaonarimampianina. Voilà donc une nouvelle pomme de discorde dans cette campagne électorale déjà marquée par des violences meurtrières. De nouveaux affrontements entre les partisans des deux camps ne sont pas à écarter vu la tension créée par cet imbroglio. Pour le moment, aucune solution n’est en vue pour régler ce problème. Il est presque impossible d’interdire l’accès à Antsonjombe aux partisans de Rajoelina sans risque de mettre de l’huile sur le feu et attiser l’escalade de violence. Difficile de trouver un arbitre de ce duel pour imposer un compromis. L’immi­nence de l’élection réduit presque à néant la possibilité d’une concession. Les deux camps vont tirer, à coup sûr, sur la corde s’estimant avoir raison. Outre les imperfections de la liste électorale et des cartes électorales, objet des contestations du collectif des candidats, la tension autour du faradoboka vient pourrir davantage l’atmos­phère à une semaine du scrutin. Tous ces couacs n’augurent rien de bon quant à l’issue du scrutin. Il est patent que les perdants n’accepteront jamais les résultats d’une élection tenue dans des conditions déplorables.
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