Priorité de l’État - Tollé contre les propos de Coralie Gevers


Les propos de Coralie Gevers, country manager de la Banque mondiale sur les « priorités de l’État » ont suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux, jusque dans les rangs des hommes politiques et hommes d’affaires. Interrogé vendredi par un journaliste sur les « injections budgétaires de l’État à la Jirama », cette responsable de l’Institution de Bretton Woods a évoqué le choix difficile du gouvernement devant plusieurs priorités de développement. « Quand il y a autant de priorités de développement telles qu'on en a à Madagascar, c'est très dur de faire un choix. Celui qui se pose est essentiel. Est-ce que vous payez les enseignants pour assurer la rentrée scolaire des enfants, qu'ils soient à Antananarivo, à Farafangana ou à Mahajanga, ou en pleine campagne pour qu’un enseignant soit là, ou est-ce qu'on sert l’électricité à 14% de la population à Antananarivo. C'est le choix », a-t-elle déclaré. Connu pour son franc-parler, cette diplomate de la Banque mondiale a évoqué le chiffre tabou de « 14% ». Devant ce qu’ils qualifient de « provocation », de nombreux internautes se sont interrogés. « Ce n’est pas à la Banque mondiale de nous dicter les priorités », peste un internaute sur son profil Facebook. « Elle s'est moquée de nous. C'est déjà une honte d'avoir 86% de la population malgache privée d'eau et d'élec­tricité. Mais de là à reléguer les problèmes de la Jirama aux derniers soucis équivaut à une insulte envers les Malgaches », enchaîne un autre utilisateur de ce réseau social. Vendredi, la diplomate avait mis en avant que le choix revient au gouvernement. « Ce n'est pas à la Banque mondiale ni au Fonds monétaire international (FMI) ou aux autres de dire qu’on veut cela. C’est à vous de décider », a-t-elle poursuivi dans cette réponse, avant de soutenir la décision prise par le ministère des Finances et du budget « d’avoir privilégié le service de base pour le plus grand nombre de Malgaches, plutôt que d'essayer de privilégier un petit nombre de population à Tana pour avoir accès à l'électricité ». À la veille de la rentrée scolaire, à mi-septembre, les dirigeants de la Jirama ont réclamé plus de subventions pour résoudre les problèmes d’alimentation en électricité. Pour eux, l’enveloppe d’aide de 300 milliards ariary n’est plus suffisante. Ils ont ainsi reclamé 150 milliards ariary de plus mais n’obtenaient en retour que 40 milliards ariary. Cette somme qui n’est pas prévue dans la loi des Finances rectificatives 2016 sera inscrite dans la loi des Finances 2017 où 250 milliards d’Ariary de subvention restent prévues pour la Jirama. Depuis 2012, la Jirama bénéficiait d’une enveloppe d’aide de 1500 milliards ariary soit près de 500 millions de dollars, et plus de ce que le gouvernement obtenait avec le Fonds monétaire international dans le cadre du programme Facilité élargi de crédit (FEC). Lova Rafidiarisoa
Plus récente Plus ancienne