Le prix de revient du kWh d’électricité distribuée par la Jirama peut atteindre 2 946 ariary dans certaines centrales. Le prix de vente auprès des abonnés varie pourtant entre 141 ariary et 893 ariary. L’on ne s’étonne même plus que la Jirama soit en déficit et réclame de plus en plus de subventions pour pouvoir fonctionner. Selon un tableau relatif aux données des contrats publiées sur son site web depuis quelques semaines par la société de distribution d’eau et d’électricité à la demande des bailleurs de fonds, il apparaît que le prix unitaire de l’électricité ramené au kWh peut aller jusqu’à près de 3 000 ariary dans certaines centrales thermiques fonctionnant au gasoil. Dans deux centrales dont la Jirama n’a cependant pas tenu à révéler ni les propriétaires ni les localités d’implantation, par exemple, le coût de revient d’un kWh est respectivement de 2 946 ariary et de 2 627 ariary. Sur les autres centrales fonctionnant au gasoil et fournissant une très grande partie de l’électricité vendue par la compagnie, le prix unitaire ramené au kWh varie entre 603 ariary et 1 964 ariary, pour un prix moyen de 810 ariary. La société vend pourtant le kWh à 380 ariary en moyenne, tous abonnés confondus. Ce prix varie entre 141 ariary, pour les abonnés en basse tension résidentielle consommant moins de 25kWh, et 893 ariary pour les abonnés en moyenne tension, en heure de pointe. À l’origine de ce coût exorbitant du kWh de l’électricité obtenue à partir du gasoil se trouve, entre autres, le coût particulièrement élevé avec lequel la Jirama achète les carburants faisant fonctionner les centrales louées. Bien que ceux-ci soient achetés en grande quantité et sur appel d’offres, leur prix d’achat est « plus élevé que les prix à la pompe des stations services », indique Pierre Jean Feno, directeur général du Trésor, cité par un communiqué récemment publié par le ministère des Finances et du budget. Déséquilibre Le DGT explique ce coût élevé par « l’indexation du prix d’achat de carburant à la fluctuation du prix du platts sur le marché international, ainsi que sur le cours du dollar américain par rapport à l’ariary ». Par ailleurs, « quelle que soit la puissance effectivement mise à disposition par les groupes, la Jirama paie toujours le loyer prévu dans le contrat », poursuit une autre source proche du dossier. Ainsi, que les groupes tournent ou pas, les frais de location restent dus. « Les clauses sur la puissance garantie ont disparu des contrats récemment conclus, or ne pas atteindre cette puissance devrait exposer le fournisseur à des pénalités », confie encore notre interlocuteur. Or, il est de plus en plus courant que les centrales ne fournissent même plus l’énergie promise par les loueurs, et ne tournent pas à plein régime comme il est prévu dans les contrats. Certains accords prévoient la durée de fonctionnement quotidienne des groupes électrogènes, et mentionnent une « facture supplémentaire proportionnelle en cas d’heures de marche supplémentaires », mais aucune baisse des frais de location n’est prévue lorsque ceux-ci ne tournent pas et ne fournissent donc pas d’électricité. « Les centrales sont considérées avoir tourné à plein régime, et le loyer doit toujours être versé même si les groupes tombent en panne, tournent au ralenti faute de gasoil ou subissent des entretiens au moins deux fois par mois », s’indigne notre source. « Les pénalisations pour manquement aux obligations contractuelles sont également déséquilibrées, imposant souvent une majoration pour la Jirama en cas de demande de dépassement de puissance de production, mais aucune pénalité pour l’opérateur s’il est défaillant », indique d’ailleurs un document réalisé dans le cadre des audits des contrats de la Jirama. Aux frais de location et au coût du gasoil s’ajoutent, en outre, les frais d’entretien et de maintenance qui, selon les contrats passés avec les fournisseurs, sont tous à la charge de la Jirama. Dans les contrats, il est mentionné que « le locataire procède régulièrement à toutes opérations courantes d’entretien, de nettoyage, de vérification et d’appoint en utilisant les ingrédients préconisés par le loueur ». Outre l’huile de lubrification et le carburant nécessaires à l’exploitation, la Jirama locataire est également « responsable de la conduite et de la maintenance du groupe et des pièces consommables ». Lova Rabary-Rakotondravony
Le prix de revient du kWh d’électricité distribuée par la Jirama peut atteindre 2 946 ariary dans certaines centrales. Le prix de vente auprès des abonnés varie pourtant entre 141 ariary et 893 ariary. L’on ne s’étonne même plus que la Jirama soit en déficit et réclame de plus en plus de subventions pour pouvoir fonctionner. Selon un tableau relatif aux données des contrats publiées sur son site web depuis quelques semaines par la société de distribution d’eau et d’électricité à la demande des bailleurs de fonds, il apparaît que le prix unitaire de l’électricité ramené au kWh peut aller jusqu’à près de 3 000 ariary dans certaines centrales thermiques fonctionnant au gasoil. Dans deux centrales dont la Jirama n’a cependant pas tenu à révéler ni les propriétaires ni les localités d’implantation, par exemple, le coût de revient d’un kWh est respectivement de 2 946 ariary et de 2 627 ariary. Sur les autres centrales fonctionnant au gasoil et fournissant une très grande partie de l’électricité vendue par la compagnie, le prix unitaire ramené au kWh varie entre 603 ariary et 1 964 ariary, pour un prix moyen de 810 ariary. La société vend pourtant le kWh à 380 ariary en moyenne, tous abonnés confondus. Ce prix varie entre 141 ariary, pour les abonnés en basse tension résidentielle consommant moins de 25kWh, et 893 ariary pour les abonnés en moyenne tension, en heure de pointe. À l’origine de ce coût exorbitant du kWh de l’électricité obtenue à partir du gasoil se trouve, entre autres, le coût particulièrement élevé avec lequel la Jirama achète les carburants faisant fonctionner les centrales louées. Bien que ceux-ci soient achetés en grande quantité et sur appel d’offres, leur prix d’achat est « plus élevé que les prix à la pompe des stations services », indique Pierre Jean Feno, directeur général du Trésor, cité par un communiqué récemment publié par le ministère des Finances et du budget. Déséquilibre Le DGT explique ce coût élevé par « l’indexation du prix d’achat de carburant à la fluctuation du prix du platts sur le marché international, ainsi que sur le cours du dollar américain par rapport à l’ariary ». Par ailleurs, « quelle que soit la puissance effectivement mise à disposition par les groupes, la Jirama paie toujours le loyer prévu dans le contrat », poursuit une autre source proche du dossier. Ainsi, que les groupes tournent ou pas, les frais de location restent dus. « Les clauses sur la puissance garantie ont disparu des contrats récemment conclus, or ne pas atteindre cette puissance devrait exposer le fournisseur à des pénalités », confie encore notre interlocuteur. Or, il est de plus en plus courant que les centrales ne fournissent même plus l’énergie promise par les loueurs, et ne tournent pas à plein régime comme il est prévu dans les contrats. Certains accords prévoient la durée de fonctionnement quotidienne des groupes électrogènes, et mentionnent une « facture supplémentaire proportionnelle en cas d’heures de marche supplémentaires », mais aucune baisse des frais de location n’est prévue lorsque ceux-ci ne tournent pas et ne fournissent donc pas d’électricité. « Les centrales sont considérées avoir tourné à plein régime, et le loyer doit toujours être versé même si les groupes tombent en panne, tournent au ralenti faute de gasoil ou subissent des entretiens au moins deux fois par mois », s’indigne notre source. « Les pénalisations pour manquement aux obligations contractuelles sont également déséquilibrées, imposant souvent une majoration pour la Jirama en cas de demande de dépassement de puissance de production, mais aucune pénalité pour l’opérateur s’il est défaillant », indique d’ailleurs un document réalisé dans le cadre des audits des contrats de la Jirama. Aux frais de location et au coût du gasoil s’ajoutent, en outre, les frais d’entretien et de maintenance qui, selon les contrats passés avec les fournisseurs, sont tous à la charge de la Jirama. Dans les contrats, il est mentionné que « le locataire procède régulièrement à toutes opérations courantes d’entretien, de nettoyage, de vérification et d’appoint en utilisant les ingrédients préconisés par le loueur ». Outre l’huile de lubrification et le carburant nécessaires à l’exploitation, la Jirama locataire est également « responsable de la conduite et de la maintenance du groupe et des pièces consommables ». Lova Rabary-Rakotondravony