Election présidentielle - Une charte de bonne conduite pour les candidats


Apaisement. Tel est l’objectif de la charte élaborée par le Conseil du Fampiha­vanana Malagasy (CFM), le Conseil supérieur de l’intégrité (CSI), le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO), et l’Agence de renseignement financier (SAMIFIN). Sur la radio Mada­gasikara (RNM), hier, Alphonse Maka, président du CFM annonce que les entités concernées ont terminé la confection de la charte. « L’esprit de cette charte de bonne conduite est que le processus électoral se déroule dans l’apaisement et la fraternité », a déclaré l’ancien journaliste. L’acte, selon ses explications, sera porté à la connaissance de chacun des trente-six candidats qui pourront y apporter des modifications, avant une validation finale. « Une cérémonie de signature du texte devrait alors, sceller cette charte de bonne conduite des candidats à l’élection présidentielle », ajoute le président du CFM. La charte devrait prévoir des normes de courtoisie entre les prétendants à la magistrature suprême durant la campagne électorale. Le respect des résultats, ou encore, la neutralité de l’administration devraient, aussi, y être prévus, tout comme la bonne conduite des partisans des candidats. Le mal est fait Il s’agit, aussi, de rappeler aux candidats que « vous êtes des concurrents et non pas des ennemis », indique Alphonse Maka. Avec la participation du CSI, du BIANCO et du SAMIFIN dans sa confection, le respect des principes de probité pourrait, également, être requis des candidats signataires de cette charte. L’acte, de prime abord, est prévu pour le début de la période de campagne électorale officielle. Il semble, cependant, que le mal soit déjà fait. Dans une précampagne qui n’est régie par aucune règle, des candidats multiplient les excès tant dans les moyens engagés, que dans les discours, ou encore, les attitudes. La neutralité de l’administration, par exemple, est en péril durant cette précampagne. Des ministres n’hésitent pas à afficher de manière ostentatoire leur obédience pour un candidat et n’omettent aucune occasion pour en faire l’apologie. Après l’officialisation de la candidature de Hery Rajao­nari­mampianina, président de la République, les tournées présidentielles prennent des teintes de propagande. Il s’agit pourtant d’événement d’État financé par les deniers publics. Ces derniers temps, par ailleurs, la tension entre les partisans de certains candidats est palpable. Il y a ceux qui passent leur temps à s’insulter sur les réseaux sociaux. Certains passeraient même aux agressions physiques. Jean Omer Beriziky, candidat du « Antsika Mada­gasikara », a publié sur sa page Facebook, mercredi, que deux militantes de son parti distribuant des flyers, auraient été agressées par cinq hommes, mardi, à Antsirabe. Ces derniers auraient été habillés de tee-shirts floqués du logo d’une autre formation politique présentant un candidat à l’élection présidentielle. Les rédacteurs de la charte de bonne conduite pourraient avoir fort à faire pour rétablir l’ordre dans cette anarchie. Il leur faudra d’abord, convaincre les trente-six candidats à y adhérer.
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