Conjoncture - La Banque mondiale au rapport


Il s’agit d’un événement important. La Banque mondiale va faire son rapport sur la conjoncture économique de Madagascar demain. Ce qui intervient presque au même moment que la fin de la seconde mission de revue de la Facilité élargie de crédit, FEC, par la délégation du Fonds monétaire international, FMI, conduite par Frédéric Lambert. Au-delà des millions de dollars alloués par la Banque mondiale pour financer de nombreux projets de développement, les relations de Madagascar avec celle-ci ont connu quelques tourments. Beaucoup on t encore en mémoire les tribunes publiées par Idah Pswarayi-Riddihough, directrice des opérations de la Banque mondiale pour les Comores, Madagascar, Maurice et le Mozambique, pour défendre l’application du système tarifaire Optima de la Jirama. Elle a fait des démonstrations chiffrées des profits que l’économie nationale peut en tirer. Alors que les dirigeants du pays n’ont pas été emballés par « une telle sanction des abonnés alors que les services offerts par la Jirama n’ont pas connu la moindre amélioration ». Elle a même envisagé d’annuler ou de remettre en cause des aides financières de la Banque mondiale d’au moins 700 millions de dollars. Cette sortie de cette sommité de la Banque mondiale a eu lieu au début de l’année passée. Et le 27 novembre 2021, elle est revenue à la charge, toujours à propos de la Jirama, en exigeant que « dans l’immédiat, l’Etat malgache, qui a signé la convention de financement, doit rembourser un montant de 634 719 dollars (environ 2,5 milliards d’ariary) avant le 3 décembre. Ce montant à rembourser représente notamment des achats théoriques qui peuvent être assimilés à des vols, ou encore des travaux fictifs réalisés au sein de la Jirama qui est l’unité de gestion du PAGOSE. L’idéal serait évidemment que ce soit la Jirama qui rembourse. Mais à défaut, le remboursement revient à l’Etat qui est par ailleurs actionnaire de la Jirama. En ce qui concerne les 1,110 millions de dollars restants, la Jirama doit prouver à la Banque mondiale que son utilisation est conforme aux termes du contrat, avant le 16 décembre ». Des dépenses inéligibles, selon les propres termes de la directrice des opérations. Par la suite, d’une signature à une autre, les tensions entre les deux parties ont été apaisées. Même si des analyses récentes de la Banque mondiale ont mis en évidence les difficultés économiques dans lesquelles vivent la grande majorité des Malgaches. Avec une comparaison cinglante avec l’insolente prospérité rwandaise. Le rendez-vous de demain, dans ces circonstances mi-figue, mi-raisin, ne manque pas d’intérêt.
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