Les promesses de Trump et la promesse du Bouddhisme


Je ne comprends pas les cris de vierges effarouchées des démocraties européennes quand la démocratie américaine a parlé. On reproche suffisamment assez aux hommes politiques de ne jamais tenir leurs promesses qu’il faudrait plutôt féliciter Donald Trump de s’en tenir aux engagements qui l’ont fait élire par 62 millions de ses compatriotes. «Halte à l’immigration clandestine», «stand-by à la venue de musulmans de pays à hauts risques intégristes». Au nom de toutes nos lâchetés politiquement correctes, il faut saluer le courage à rebours du Président des États-Unis. Il avait dit «America First», et il fait du «America First». «Madagascar First», «ny Gasy aloha» : tout le monde n’a pas les libéralités suicidaires de Madagascar, qui délivre des visas à vue à des musulmanes, justement hors de vue derrière leur voile intégral. Et si j’avais été un électeur de Donald Trump, je lui aurais fait le  reproche de ne pas être allé au bout de sa logique en épargnant l’Arabie saoudite de sa liste à risques : c’est pourtant le siège social et le principal actionnaire de l’islamisme wahhabite, celui qui emprisonne la femme dans la camisole de ce sinistre voile islamiste intégral, celui qui interdit à la femme de conduire sa propre voiture, celui qui proscrit la conviviale mixité homme-femme dans l’espace public. Si le couple franco-allemand, François Hollande et Angela Merkel en tête, veut ouvrir les frontières de la France ou de l’Allemagne à des millions de réfugiés musulmans, sans d’ailleurs qu’aient été consultés les principaux concernés, Français, Allemands, mais aussi les autres Européens de l’Espace Schengen, si donc l’Europe veut se donner une ambition d’accueil dont elle n’a pas les moyens de contrôle ni de traçabilité, en quoi les électeurs de Donald Trump devraient-ils en être comptables  ? Mais, c’est le Nouvel An chinois. Date symbolique d’une civilisation éminemment débonnaire et hautement sympathique. Quand on a un Dieu qui sourit de félicité intérieure, d’indifférence amusée, ou de détachement nirvanesque, comme Bouddha, on a le droit d’être un milliard et de constituer le sixième de l’Humanité. Ce ne sont pas les Bouddhistes qui iraient bombarder les dieux d’autrui, comme l’avaient fait les islamistes talibans contre les Bouddhas de Bâmiyan, en Afhganistan : de 38 et 55 mètres de hauteur, ces Bouddha étaient vieux de 3500 ans, mais le mollah Omar, comme tous ceux de son engeance schizophrénique, n’avait cure de cette subtilité historique et culturelle. Les Chinois de Madagascar, présents au pays depuis le début du XXème siècle, n’ont jamais su exalter leur «Nouvel An» qui pourrait pourtant figurer sur la liste de nos jours fériés : ce serait d’ailleurs une légitime revendication si le Ramadan des musulmans y a droit. Un Institut Confucius existe à l’Université d’Antananarivo depuis 2008, et il serait temps que sa deuxième décennie s’inscrive enfin dans cette haute symbolique culturelle. Un conte thaï prétend que le Bouddha serait parvenu à son «illumination», au pied d’un ficus (notre «aviavy») et qu’il aurait soutenu ses 49 jours d’ascèse avec du riz arrosé de lait (notre «vary amin-dronono», le jus-de-sein). Il y a là un chapitre à ouvrir, et tout un champ de recherches. La fête du Têt vietnamienne, elle aussi «Fête du Premier Jour», est un peu occultée par le Nouvel An chinois. Si des études avaient déjà éte menées sur les «communautés asiatiques», chinoise et indienne, la communauté vietnamienne de Madagascar demeure méconnue. Le récent Sommet de la Francophonie avait été cependant l’occasion, pour le grand public malgache, de découvrir que le Vietnam n’est pas que les restaurants (Rivière Parfum, Doan Van Bien, Tana-Saïgon, etc.) : le «Pavillon Vietnam», au Village de la Francophonie, avait parfaitement mis en valeur ses richesses culturelles qui figurent au patrimoine de l’UNESCO. En ce Nouvel An chinois, les Anciens de Saint-Michel ont rencontré le nouveau Provincial des Jésuites, qui a pris ses fonctions le 3 janvier 2017. Les fraîches résolutions (convoqué le 8 décembre 2014, le processus s’est achevé seulement le 12 novembre 2016) de la 36ème (depuis 1540) Congrégation générale des Jésuites, autorisent des perspectives inédites de «collaboration» pour tous ceux, chrétiens et autres, qui ont le sens de l’humanisme au service de notre Humanité commune. «AMDG», ad maiorem dei gloriam, certainement, sous les ordres du nouveau «Général» des Jésuites, Arturo Sosa Abascal, mais une démarche moins sectaire à autrui pour accomplir la mission du «Christ Réconciliateur». Justement, depuis leur Asie, Chinois et Vietnamiens pourraient nous faire découvrir une démarche, depuis longtemps propice au syncrétisme, qui a fait se cohabiter tranquillement taoïsme, bouddhisme et confucianisme. Par Nasolo-Valiavo Andriamihaja
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