The sound of silence


Dans la nuit calme existe un bruit que l’on ne peut définir. Un bruit qui peut susciter tant d’émotions diverses : de la joie à la tristesse profonde, de la peur à une certaine quiétude que l’on pourrait définir comme la paix. Dans certains endroits épurés, la nuit, tout être est face à l’univers et face à lui-même. Face au ciel étoilé ou le noir profond ténébreux, l’humain est réduit à sa vraie nature : une poussière dans l’espace qui redeviendra poussière. La création divine est si grande qu’aucun humain ne peut prétendre la connaître, encore moins parler au nom du créateur. Réduire ce qu’il/ ce qu’elle est, ainsi que ses œuvres, à ce que nous prétendons connaître, serait pur blasphème. Car l’Éternel, que les hommes appellent sous tant de noms divers, ne peut être qualifié par aucun des mots, des noms qu’une simple poussière peut inventer. Sa grandeur est si immense que seul le silence peut le définir. Il est cette émotion que nous ressentons face à la beauté, à la force et à la sagesse de la nature. Nous restons bouche bée devant les canyons, nous nous sentons si minuscules sous la voûte étoilée, nous tremblons de peur quand les tonnerres dansent dans le ciel et que les ouragans grondent. Une paralysie nous happe, nous transperce, nous transcende et nous réduit au silence. Comme nous sommes nombreux à rechercher cette communion, cette contemplation, ce lien intangible entre nous et le Créateur. Puissions-nous le trouver par nous-mêmes, au-delà de ceux qui prétendent parler, juger, condamner et surtout punir au nom de dieu. Car nous sommes faits de la même matière que les étoiles, car nous sommes un bout du soleil, car nous sommes dieu et dieu est en nous, sans exception. Nous formons ainsi un tout qui ne forme qu’un. La majorité d’entre nous a une bouche et deux oreilles. Nous avons été ainsi créés pour écouter deux fois plus que de parler. Abstenons-nous donc de parler sans dire, d’entendre sans écouter, de vivre sans être. L’ère du numérique, le dieu néon que nous avons créé à travers nos appareils électroniques, happe notre faculté de silence intérieur et nous pousse à dilapider cette opportunité de connexion avec le divin en entretenant la pensée incessante. Nous sommes toujours en train de réfléchir à quelque chose, à chercher des opportunités, à montrer ce que l’on pense être ou plutôt ce que nous souhaitons que les autres pensent de nous. Le bruit du silence. La plus belle des quêtes de tout être vivant. Poussières nous sommes, poussières nous redeviendrons.
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