Toamasina - L’approvisionnement en carburant perturbé


La ville du grand port a manqué de carburant le week-end dernier. Il n’y a pourtant pas de pénurie ni de risque de pénurie selon les explications. Le carburant a été difficile à trouver le week-end dernier à Toama­sina. De longues queues de véhicules et de deux roues se sont formées au niveau de plusieurs stations d’essence de la ville. « Le carburant a été particulièrement introuvable dans les stations services de trois compagnies pétrolières. En faisant le tour, j’ai heureusement pu obtenir 20l de gasoil chez la quatrième compagnie » raconte un automobiliste. Un scootériste raconte en revanche que même après avoir attendu pendant un bon moment sur une file d’attente, il n’a pas pu obtenir de l’essence et le pompiste n’a pas été en mesure de donner des explications à la possible pénurie de carburant dans la ville du grand port. La « pénurie » a continué toute la journée du dimanche puisque la psychose d’une pénurie a gagné les automobilistes qui ont accouru vers les stations-services. Le Groupement pétrolier de Madagascar (GPM) assure pourtant que « tout va bien », il n’y a pas de pénurie et toutes les stations services fournissent du carburant. Toujours est-il que la pénurie d’un week-end a créé une certaine panique jusque dans la capitale. La psychose d’un défaut d’approvisionnement en carburant par quatre compagnies pétrolières en activité dans le pays a créé des inquiétudes, ne serait-ce que sur les réseaux sociaux. Point d’interrogation L’Office malgache des hydrocarbures (OMH) assure que l’approvisionnement des stations-services de Toamasina a repris dimanche soir. « Il n’y a pas de problème de stock. La quantité est largement suffisante. Du carburant est transféré vers les régions et les hautes terres. Et du carburant est livré à Toamasina » rassure Jean Baptiste Olivier, directeur général de l’OMH. Des informations ont circulé sur une dette non payée par l’État à l’endroit des pétroliers. Ce qui aurait provoqué le non approvisionnement des stations de Toamasina. Mais il s’agit au fait d’un problème de règlement de droits et taxes entre les pétroliers et la douane, la semaine dernière. Mais si le stock est normalement suffisant pour une période d’au moins trois mois, pourquoi le règlement de droit et taxes impliquerait la suspension des livraisons vers les stations de Toamasina le week-end dernier? Une question restée sans réponse jusqu’à cette heure. Les pétroliers ont toujours revendiqué que leurs dettes soient réglées par l’État, d’où la décision de maintenir les prix à la pompe depuis juin 2019 malgré les chutes du prix du pétrole brut pendant la pandémie. En revanche, l’État veut également regagner quelques-uns de ses dus aux pétroliers à travers ces taxes et droits. Il y a également le phénomène de « lissage » des prix appliqué depuis 2017 que les pétroliers récupèrent jusqu’à maintenant. Le lissage et les taxes sont des « dettes non interchangeables » selon une source. Les prix restent à 4100 ariary le litre pour le supercarburant, 3400 ariary pour le gasoil et 2130 pour le pétrole lampant. On constate 20 ariary de plus que ces prix à péréquation tarifaire dans des régions comme l’Amoron’i Mania.
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