Le projet de loi de finances 2021, en élaboration, devrait se mettre au diamètre exact des orthodoxies financières usuelles. Avec des objectifs réalistes et réalisables. Pas de place pour les discours faisant la part belle aux démagogies. Exit les prévisions fantaisistes et aléatoires. Plusieurs paramètres essentiels interdépendants entrent en ligne de compte. Quelle allure prendra le Budget primitif pour 2021 ? La question a longtemps titillé l’esprit des opérateurs économiques et financiers. Et au fil du temps qui passe, elle est devenue une hantise, presque un cauchemar pour les habitués du milieu des affaires. Par l’attitude hésitante du gouvernement à entamer le « dialogue constructif » avec le Fonds monétaire international, FMI. Car, depuis le décaissement des deux dernières tranches de la Facilité élargie de crédit, FEC, le nouveau sigle en vogue, obtenu par le régime HVM, aucun accord n’a été conclu avec le FMI. Or, être sous-programme avec cette institution régulatrice des flux financiers mondiaux, signifie, par ricochet, une garantie sur la crédibilité du gouvernement en place. Vis-à-vis des autres partenaires financiers. Et en filigrane, c’est aussi une sorte de garantie pour les investisseurs désireux de venir ou déjà installés. Ceux-ci détestent évoluer dans un climat fait d’incertitude et sans repères. D’autant qu’à la sortie de la crise sanitaire, il est impératif, pour de nombreux secteurs d’activités économiques en berne, de tout reprendre à zéro. D’où cette interrogation persistante sur l’avenir des relations de Madagascar avec le FMI. Il fut un moment où le ministre de l’Économie et des finances, Richard Randriamandrato a eu le courage, tout à fait à son honneur, d’admettre que les aides financières que le FMI a octroyé, d’un montant de 333 millions de dollars, ont été acquises au titre de la Facilité de crédit rapide, afin de soutenir la stratégie de lutte contre le coronavirus mise en branle par le gouvernement, depuis l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, le 21 mars, jusqu’à sa levée la semaine passée. Soit, sept mois de restrictions et de privations. Mais cette générosité du FMI, très strict sur le respect de ses principes fondamentaux, étant limitée dans un contexte bien précis, au nom de l’humanité, il est plus que temps de se projeter sur le futur proche sinon immédiat. Mais le gouvernement de Christian Ntsay tarde à formuler la traditionnelle « Lettre d’intention », le prélude aux vrais pourparlers. Las d’attendre cette initiative, le FMI a pris les devants. En estimant que le taux de croissance de l’économie de Madagascar, en termes réels du Produit intérieur brut, PIB, serait de -3,2% d’ici la fin de l’année, les 5,1% dans la loi de finances initiale, et le 0,8% prévus par la suite, à cause des effets nuisibles du coronavirus sur la vie économique et financière, ont été ramenés à leur juste valeur par le FMI. Il n’est pas ainsi obligatoire de miser sur une progression phénoménale de 5% pour 2021. Même avec une avancée de 3,2%, ce serait déjà un bond de 6,4%, en valeur absolue. Sur le plan arithmétique, du moins au plus, cela change du tout au tout. Mais cela se traduirait par une croissance quasi nulle pour l’économie réelle. En outre la situation sur le plan mondial ne prête pas non plus à l’optimisme. La seconde vague du coronavirus déferle sur l’Europe et les États Unis, destinations privilégiées des produits d’exportation malgaches (textiles, litchis…), hypothéquant l’espoir de reprise. Ces pays se préparent à passer trois à six mois difficiles. À moins de trouver un remède miracle pour étouffer à jamais et pour toujours la covid-19. Pour illustrer cette corrélation entre Madagascar et le reste du monde, l’interdiction d’embarquer des voyageurs à partir de seize pays blacklistés par les autorités de l’aviation civile malgache, peut mettre en péril la reprise des activités touristiques à Nosy Be depuis le 1er octobre. L’envers du décor d’une mondialisation incontournable, mais qui continue de jouer un mauvais tour même aux nations les mieux armées sur le plan économique et financier. Madagascar ne peut être l’exception qui… confine la règle.
Le projet de loi de finances 2021, en élaboration, devrait se mettre au diamètre exact des orthodoxies financières usuelles. Avec des objectifs réalistes et réalisables. Pas de place pour les discours faisant la part belle aux démagogies. Exit les prévisions fantaisistes et aléatoires. Plusieurs paramètres essentiels interdépendants entrent en ligne de compte. Quelle allure prendra le Budget primitif pour 2021 ? La question a longtemps titillé l’esprit des opérateurs économiques et financiers. Et au fil du temps qui passe, elle est devenue une hantise, presque un cauchemar pour les habitués du milieu des affaires. Par l’attitude hésitante du gouvernement à entamer le « dialogue constructif » avec le Fonds monétaire international, FMI. Car, depuis le décaissement des deux dernières tranches de la Facilité élargie de crédit, FEC, le nouveau sigle en vogue, obtenu par le régime HVM, aucun accord n’a été conclu avec le FMI. Or, être sous-programme avec cette institution régulatrice des flux financiers mondiaux, signifie, par ricochet, une garantie sur la crédibilité du gouvernement en place. Vis-à-vis des autres partenaires financiers. Et en filigrane, c’est aussi une sorte de garantie pour les investisseurs désireux de venir ou déjà installés. Ceux-ci détestent évoluer dans un climat fait d’incertitude et sans repères. D’autant qu’à la sortie de la crise sanitaire, il est impératif, pour de nombreux secteurs d’activités économiques en berne, de tout reprendre à zéro. D’où cette interrogation persistante sur l’avenir des relations de Madagascar avec le FMI. Il fut un moment où le ministre de l’Économie et des finances, Richard Randriamandrato a eu le courage, tout à fait à son honneur, d’admettre que les aides financières que le FMI a octroyé, d’un montant de 333 millions de dollars, ont été acquises au titre de la Facilité de crédit rapide, afin de soutenir la stratégie de lutte contre le coronavirus mise en branle par le gouvernement, depuis l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, le 21 mars, jusqu’à sa levée la semaine passée. Soit, sept mois de restrictions et de privations. Mais cette générosité du FMI, très strict sur le respect de ses principes fondamentaux, étant limitée dans un contexte bien précis, au nom de l’humanité, il est plus que temps de se projeter sur le futur proche sinon immédiat. Mais le gouvernement de Christian Ntsay tarde à formuler la traditionnelle « Lettre d’intention », le prélude aux vrais pourparlers. Las d’attendre cette initiative, le FMI a pris les devants. En estimant que le taux de croissance de l’économie de Madagascar, en termes réels du Produit intérieur brut, PIB, serait de -3,2% d’ici la fin de l’année, les 5,1% dans la loi de finances initiale, et le 0,8% prévus par la suite, à cause des effets nuisibles du coronavirus sur la vie économique et financière, ont été ramenés à leur juste valeur par le FMI. Il n’est pas ainsi obligatoire de miser sur une progression phénoménale de 5% pour 2021. Même avec une avancée de 3,2%, ce serait déjà un bond de 6,4%, en valeur absolue. Sur le plan arithmétique, du moins au plus, cela change du tout au tout. Mais cela se traduirait par une croissance quasi nulle pour l’économie réelle. En outre la situation sur le plan mondial ne prête pas non plus à l’optimisme. La seconde vague du coronavirus déferle sur l’Europe et les États Unis, destinations privilégiées des produits d’exportation malgaches (textiles, litchis…), hypothéquant l’espoir de reprise. Ces pays se préparent à passer trois à six mois difficiles. À moins de trouver un remède miracle pour étouffer à jamais et pour toujours la covid-19. Pour illustrer cette corrélation entre Madagascar et le reste du monde, l’interdiction d’embarquer des voyageurs à partir de seize pays blacklistés par les autorités de l’aviation civile malgache, peut mettre en péril la reprise des activités touristiques à Nosy Be depuis le 1er octobre. L’envers du décor d’une mondialisation incontournable, mais qui continue de jouer un mauvais tour même aux nations les mieux armées sur le plan économique et financier. Madagascar ne peut être l’exception qui… confine la règle.