Affaires Étatiques - Christian Ntsay temporairement aux commandes


Le président de la République est en voyage à l’étranger. En son absence, c’est le Premier ministre qui, officieusement, se trouve aux commandes. En backup. Alors que Andry Rajoe­lina, président de la Répu­blique, est en voyage à l’étran­ger, c’est Christian Ntsay, Premier ministre, qui a la charge de protéger ses arrières. Jusqu’au retour du chef de l’État, c’est au locataire de Mahazoarivo d’assurer, officieusement, la bonne marche des affaires nationales et la quiétude de la République. Selon une publication de Rinah Rakotomanga, directrice de la communication et des relations publiques à la présidence de la République, sur son compte Facebook, mardi, le locataire d’Iavoloha est en voyage à l’extérieur pour « des raisons privées ». À lire cette publication, le chef de l’État a profité des vacances de la Toussaint pour passer un peu de temps en famille. Cette escapade présidentielle intervient juste après la levée de l’état d’urgence sanitaire. Sauf changement, Andry Rajoelina sera de retour au pays avant une nouvelle fermeture totale des frontières, prévu ce 1er novembre. Contactés, des responsables rassurent toutefois, qu’en l’absence du président, c’est le Premier ministre « qui assure le bon dérou­lement des affaires étatiques ». Un point confirmé par un juriste. « Cette prise de relais est systématique lorsque le chef de l’État est absent du pays. C’est le cas lors des déplacements officiels du président de la République, ou lorsqu’il est absent du pays pour des raisons personnelles, comme c’est le cas actuellement », ajoute-t-il. Pour la première fois, depuis le début de la crise sanitaire, la conjoncture est probablement suffisamment rassurante pour que le président ait décidé de s’accorder quelques jours de repos en famille. Depuis que la Covid-19 s’est installée à Madagascar, Andry Rajoelina a constamment été au front. Prérogatives exclusives Systématiquement sur le devant de la scène pour la direction des opérations, le chef de l’État n’a levé le pied qu’occasionnellement, pour laisser la place au Premier ministre. Ceci à l’occasion de quelques interventions télévisées et la consul­tation des chefs d’institution, avant les conseils des ministres à la suite desquels ont été décrétées les périodes successives d’état d’urgence sanitaire. Avant de prendre son souffle, Andry Rajoelina a multiplié les tournées dans les régions. Il est fort probable qu’à son retour, il reprendra sa cadence infernale dans la conduite des affaires nationales. Comme il l’a indiqué lors de sa dernière émission spéciale, son style de gouvernance est de constater par lui-même les réalités du terrain. Alors que le coronavirus n’est pas totalement vaincu et face à l’incertitude de la conjoncture sanitaire, sociale et économique, l’absence du chef de l’État motive quelques appréhensions. En début de semaine, des voix sorties de nulle part martèlent des intentions de créer des troubles dans le pays. Le juriste contacté explique que le chef du gouvernement peut disposer de l’ensemble des appareils étatiques si cela s’avère nécessaire. C’est le cas, notamment, en matière de la sécurité et d’ordre public. Le Premier ministre étant le président de l’Organe mixte de conception (OMC), au niveau national, il peut alors mobiliser les Forces de défense et de sécurité (FDS), s’il l’estime nécessaire. Les limites aux pouvoirs du locataire de Mahazoarivo en tant que suppléant dans la conduite des affaires de la République sont, néanmoins, « les prérogatives exclusivement accordées par la Constitution, au président de la République », précise le juriste. Il ne peut pas, par exemple, décréter l’état d’exception, ni présider un conseil des ministres. La situation actuelle est toutefois, différente des cas de « vacance », prévus toujours par la Loi fondamentale. En matière de « vacance », du siège de président de la République, la Constitution est, en effet, précise. Les raisons constitutionnelles pour que la vacance soit constatée au sommet de l’État sont l’empêchement temporaire ou définitif et la démission. Dans tous les cas, la vacance doit être constatée par la Haute Cour Consti­tutionnelle (HCC). La Loi fondamentale prévoit alors que l’intérim soit assuré par le président du Sénat. En cas d’empêchement de ce dernier, c’est le gouvernement qui assure de manière collégiale cet intérim.
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