L’Africanité sans complexe


Nous devons comprendre qu’en étant Africain nous pouvons changer les choses, que nous pouvons changer le monde. Nous devons également comprendre que nous pouvons construire l’Afrique que nous voulons. Selon les chiffres de l’UNESCO, plus de deux cents millions de personnes d’ascendance africaine vivent aux États Unis d’Amérique. Ces «afro-américains» sont, en majorité, des descendants directs des Africains déportés lors de la traite négrière transatlantique. D’autres sont venus s’installer, petit à petit, au fil des vagues de migrations intercontinentales. Des millions d’hommes et de femmes ; enfants, jeunes et vieux ont été kidnappés et amenés de force sur les autres continents comme l’Europe et l’Amérique. Les chercheurs ont mis en exergue que, pendant ces rapts, l’Afrique a perdu plus de trente millions de personnes, de six à soixante dix ans. Parlons sans complexe de génocide. Les femmes et les enfants ont été, particulièrement victimes de ces traites. On pouvait voir flotter dans l’océan des centaines, voire des milliers de cadavres. L’on ne peut compter le nombre de femmes qui n’ont pas survécu à la traversée, aux violences physiques inhumaines, et aux violences sexuelles. Les atrocités sous toutes ses formes que nos ancêtres ont subies ne pourraient se conte­nir dans des millions de pages. Face à l’histoire, prêts à construire notre futur, nous devons avancer et reparler autrement de notre Afrique. Il est temps de décoloniser l’histoire de l’Afrique et du peuple Africain, décoloniser les esprits pour inspirer nos enfants et nos petits-enfants. Ainsi, parlons sans complexe et très fièrement de la contribution déterminante de l’Afrique dans le développement de ces pays «développés». Sans complexe, partageons les contributions des civilisations africaines dans l’histoire du monde. Un tour au musée des civilisations noires (Dakar, Sénégal) nous fait découvrir des pans méconnus de nos civilisations. L’Afrique a joué un rôle inégalable dans la domestication des plantes et des animaux. Nous avons été un acteur incontestable du développement de la science Mathématique. Nos ancêtres, ont su utiliser et manier le fer avant tous les autres. Nos rois et reines sont à l’origine de merveilles du monde qui regorgent encore des secrets non dévoilés. Seulement, lutter contre le racisme et la stigmatisation est complexe. Cela demande plus qu’un mécanisme au sein des grandes institutions internationales. Ce combat est au-delà des discours politiques sans réels engagements. Nous avons besoin de plus de sensibilisation et d’actions panafricaines et panafricanistes.  La rencontre dans le cadre de la décennie (2015 – 2024) consacrée aux personnes d'ascendance africaine qui s’est déroulée à Dakar a montré l’importance d’un changement de paradigme : plus de positif, d’actions, d’inspiration sont nécessaires. Madagascar a une place à prendre dans la construction de ce mouvement collectif. Saluons ainsi l’initiative Malgacho-Camerounaise «Afrika Selekt». Un évènement qui est le fruit d’une étroite collabo­ration entre le grand Marcel Ousmanou, talentueux créateur d’évènement et la Princesse Mahafaly du Linta, Mihanta Ramanantsoa reconnue pour sa marque de cosmétiques et ses engage­ments citoyennes en faveur de la jeunesse Malgache. Afrika Selekt part du constat qu’à travers la jonction des efforts mutuels des «enfants d’Afrique», la mise en avant de notre identité à travers la culture, nous restons davantage compétitifs sur la scène internationale. En effet, la réalité au quotidien démontre qu’une forte identité commune, reste le gage d’un développement croissant pour un pays. Ce, par l’éclosion d’une industrie basée sur le « local made ». Cela permet, in fine, d’ériger un solide réseau d’influence œuvrant, à l’occasion, pour les thématiques ayant trait à l’Afrique. La rencontre permettra de faire rencontrer tout le beau monde, la crème de l’Afrique qui œuvre à Madagascar. L’objectif étant de créer un nouvel élan, de nouvelles perspectives pour le business, l’art, la société civile, etc. Viva Afrika !
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