Famine dans le Sud - Une urgence humanitaire s’impose


Le district d’Amboasary-Atsimo fait face à une situation extrême. La sécheresse a mis huit cents ménages en situation d’insécurité alimentaire. Le recensement des ménages affectés par les impacts de la sécheresse est en cours dans le district d’Amboasary Atsimo. Le bilan provisoire fait état de huit cent ménages en extrême nécessité, dans la commune d’Ifotaka. Huit personnes sont déclarées mortes de la famine dans cette commune, en début de semaine. « Ces huit personnes ne sont pas les seules victimes du manque de nourriture, dans notre district. Il y a moins de deux mois, un groupe de personnes fuyant la famine a quitté Andranondambo pour rejoindre la ville d’Amboasary Atsimo à pied. L’une d’elle est morte sur la route », affirme le maire de la commune urbaine d’Amboasary Atsimo, Richard Rakotonirina. Il évoque également la découverte de corps sans vie de zébus et de chèvres dans la forêt. « Ces animaux ne peuvent plus s’alimenter, car il n’y a ni eau ni herbe », ajoute-t-il. Richard Rakotonirina parle au nom des dix-huit maires du district d’Amboasary Atsimo. Dans la commune de Mahaly, plusieurs personnes, dont des enfants et des adultes, auraient perdu la vie, récemment. « J’ignore s’ils sont décédés des suites d’une maladie ou si c’est la faim qui les a tués. Mais je peux affirmer qu’il y a des morts chez nous », indique André Maha­katry, maire de la commune de Mahaly. Appel de détresse En tout, onze communes sur dix-huit sont touchées par cette catastrophe naturelle dans cette région d’Anosy. À part Ifotaka, les communes de Maromby, de Mahaly et d’Esira seraient, également, gravement touchées par les impacts de la sécheresse. « Les habitants de ce district sont des paysans qui sont travailleurs et les terres sont arables et productives. C’est la très faible pluviométrie en deux années culturales successives qui a engendré ce problème. Même les cactus ne produisent plus de fruits. La population n’a plus rien à manger », indique le chef district d’Amboasary Atsimo, Herman Reminantenaina. Cette situation ne daterait pas d’hier. Les maires des dix-huit communes à Amboasary Atsimo auraient déjà tiré la sonnette d’alarme sur l’insécurité alimentaire qui frappe la population, il y a un mois. Leur appel de détresse n’aurait pas été pris au sérieux. « Personne n’a réagi », regrette le maire. « Il y a des nourritures en provenance des autres districts, dans les marchés, mais les ménages n’ont pas le moyen d’en acheter », rajoute Richard Rakotonirina. Quatre-cent ménages sinistrés vont recevoir des aides de l’État. Un camion a quitté Antananarivo, hier, pour acheminer des vivres jusqu’à Ifotaka. Ces aides sont constituées de huit-cent packs de vivres en carton. Ils sont composés de dix kilos de riz, cinq kilos de haricots secs, trois boîtes de sardine, quatre sachets de sel, un kilo de sucre, un litre d'huile, soit, deux packs par famille. Ces aides vont, certainement, permettre à la population de ne pas mourir de faim dans les jours à venir. Mais la sécheresse continuera à affecter des ménages, si aucune solution sérieuse n’est proposée.
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