Exportation : Traçabilité chimérique pour les marmites malgaches


Quasi-inexistante. Les marmites et ustensiles de fabrication artisanale malgache seraient nocifs à la santé. Les Réunionnais en ont interdit la commercialisation depuis le 20 septembre dernier. Alors que les marchés forains de l’île voisine ont l’habitude d’avoir ces produits depuis 2014. « Le danger que pourrait engendrer l’utilisation des ustensiles est présent dans la mesure où il ne peut y avoir aucune assurance du fait de l’absence totale d’identification, de traçabilité, et d’historique de tous ces ustensiles…(…) », relate un site réunionnais. « Les marmites et ustensiles tels les louches et les poêles contiendraient trop de plomb, 3 à 4600 fois supérieures à la limite autorisée. L’aluminium utilisé dans les ateliers artisanaux à Madagascar pour la fabrication de ces produits peut notamment provenir de pièces de voitures …et ils ne présentent aucun justificatif de conformité aux règlementations», relate un autre site. L’origine des matières premières a été ainsi dénoncée. En effet, les produits n’ont pas fait l’objet d’analyse auprès des laboratoires accrédités par le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat (MICA). Ce dernier ne délivre qu’une certification « fait main » certifiant que la production de l’article a suivi le processus de fabrication artisanale. Pourtant, les matières premières utilisées peuvent varier, de l’aluminium à l’étain au plomb, à l’alliage avec le cuivre ou encore l’acier. C’est seulement maintenant que le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat (MICA) procède à des analyses au niveau national pour confirmer ou non les allégations actuelles sur le taux du plomb contenu dans ces produits. « Le ministère prévoit une descente auprès des fonderies artisanales pour des analyses d’échantillons. En parallèle, le gouvernement entreprendra une mesure restrictive par rapport au contrôle qualité des marmites destinées aux marchés intérieurs et extérieurs. Tout exportateur et producteur devra se soumettre à une analyse de leurs produits au sein des laboratoires accrédités par le MICA avant leur mise sur les marchés locaux et internationaux », expli­que-t-il. Un médecin après la mort qui annihilera encore l’image des produits d’exportation malgache. Ce qui, pourtant pourrait être sauvée par des renforcements de capacité des artisans malgaches. « Même si la forte concentration du plomb dans un produit atteint 100%, des solutions existent pour atteindre un équilibre entre la qualité et les probables impacts sur la santé de l’Homme », souligne Rija Rakotozanakajy, enseignant chercheur auprès du Centre universitaire de recherche sur l’énergie pour la santé. « Des petits cours de chimie ne seront pas de refus pour ces artisans. Le plomb peut très bien être séparé des matières premières en utilisant de l’acide sulfurique ou chlorhydrique et du dibrome, de l’acide acétique avec de l’eau oxygénée entre autres », détaille encore le chercheur.  
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