Elections 2023 - Le droit de vote envisagé pour la diaspora


Le président de la République a été affirmatif. La diaspora, du moins ceux qui résident en France, pourront voter à l'élection présidentielle de 2023. Ce sera une grande première. La diaspora aura le droit de vote à partir de l'élection présidentielle de 2023. Il s’agit de la principale annonce faite par Andry Rajoelina, président de la République, durant sa rencontre avec la diaspora résidant, notamment, en France, samedi. «Nous allons le faire. La diaspora en France pourra voter dès l'élection présidentielle de 2023», a déclaré le Chef de l’État, durant la garden party dans le jardin de la résidence de l’ambassadeur de Mada­gascar, dans le 16e arrondissement de Paris. Le Président ajoute, toutefois, que la condition requise aux Malgaches qui résident à l’étranger, pour prétendre au droit de vote: «il faut être titulaire d’une carte consulaire». À entendre le discours du locataire d’Iavoloha, la participation au vote pour l'élection présidentielle en 2023, pourrait ne concerner que les expatriés qui résident en France. L'organisation comme suit sera ainsi mise en place afin de permettre aux ayants droit d’avoir une carte consulaire et voter. L’Hexagone sera divisé en trois zones, la zone Nord, celle du centre et la zone Sud. L’ambassade sise à Paris sera le point focal pour les démarches administratives. Le débat sur le droit de vote de la diaspora a eu une résonance étatique depuis le forum de la diaspora, au Centre de conférence internationale (CCI), Ivato, en 2017. Les Malgaches résidant en France ont affirmé leur souhait d’obtenir le droit de vote lors d’une rencontre avec Andry Rajoelina, en marge de sa visite officielle en France, fin mai et début juin 2019. Enjeux politiques et techniques Samedi, le Président a justement indiqué que l’initiative qu’il a annoncée découle de cette rencontre avec la diaspora à la maison de l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), à Paris, en 2019. Accorder le droit de vote à la diaspora revêt des enjeux techniques et politiques. Vraisemblablement, ce seront les Malgaches de France qui seront les premiers à bénéficier du droit de vote. Il est certain, toutefois, que le reste de la diaspora réparti un peu partout dans le monde voudront jouir du même droit. Samedi, d’autant plus, plusieurs Malgaches résidant dans d’autres pays européens ont pris part à l'événement à la résidence de l’ambassadeur. La diaspora constitue, par ailleurs, un vivier électoral non négligeable. Au second tour de l'élection présidentielle de 2018, un peu plus de cinq cent mille voix ont départagé les deux finalistes. Les chiffres diffèrent selon les sources, cependant, rien qu’en France, le nombre des ressortissants malgaches seraient entre cent mille et plus de cent quarante mille. Accorder le droit de vote à la diaspora devrait, du reste, impliquer une révision du cadre juridique des élections. La liste électorale devra, aussi, être modifiée pour intégrer les électeurs qui résident à l’étranger. Le droit de vote de la diaspora implique, par ailleurs, des réflexions sur le système de vote adéquat. Il y a une farandole de méthodes différentes sur lesquelles il faudra réfléchir, comme le vote par correspondance, ou encore le vote électronique. À la maison de l’UNESCO, en 2019, le Chef de l’État a, du reste, fait part de la possibilité pour la diaspora d'être représentée au sein de l'Assemblée nationale. Ce sera une autre paire de manches.
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