Diplomatie - Les relations franco-malgaches revigorées


La rencontre entre Andry Rajoelina et Emmanuel Macron a dissipé les ombres sur les relations francomalgaches. Selon le locataire d’Iavoloha, les deux chefs d’État ont eu un échange franc. Dissiper les doutes. Ce serait l’objectif de la rencontre entre Andry Rajoelina, président de la République, et son homologue français, Emmanuel Macron, ven­dredi. Selon le locataire d’Iavoloha, il a requis le format d’un échange en tête-à-tête pour qu’ils puissent parler à cœur ouvert. « La rencontre a duré une heure et quinze minutes. Normalement, des ministres assistent à ce genre de rendez-vous afin de faire le point sur l'état de la coopération entre les deux pays, mais j’ai demandé à ce que ce soit un tête-à-tête pour que nous puissions dire franchement ce que nous avions sur le cœur », a déclaré le président Rajoelina durant sa rencontre avec la diaspora qui résident en France et quelques-uns qui vivent dans d’autres pays d’Europe, à la résidence de l’ambassadeur de Madagascar, à Paris, samedi. Dans sa prise de parole, le Président a indiqué que dans les relations entre Madagascar et la France, il y a un passage dans des zones de turbulence, que certains ont essayé de mettre de l’huile sur le feu. Seulement, à l'entendre, tout va bien entre la Grande île et l’Hexagone. Dans les mots et dans les gestes, la rencontre au palais de l'Elysée, vendredi, a été orchestrée pour souligner les bonnes relations entre les deux pays et les deux Présidents. D'entrée, Andry Rajoelina et Emmanuel Macron se sont salués en se prenant dans les bras. Dans sa déclaration à la presse, ensuite, le locataire d’Iavoloha a soutenu, « notre volonté commune, je le sais, est de renforcer dans le cadre d’un dialogue franc et fraternel l'amitié qui lie nos deux pays respectifs, nous allons nous appuyer sur tout ce qui nous rapproche dans un respect mutuel plutôt que de nous appesantir sur ce qui nous divise ». Emmanuel Macron, quant à lui, a mis en avant les efforts de la France pour soutenir les projets de développement de Madagascar. « Nous allons aujourd’hui faire un point d'étape dans le cadre de ce partenariat exemplaire au service du développement que nous avons appelé de nos vœux et auquel nous allons donner une nouvelle impulsion », a indiqué le locataire de l'Elysée. Remise à plat Le fait que les patrons rassemblés au sein du Mouvement des entreprises de France (Medef), ont caressé la délégation malgache dans le sens du poil, durant la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), laissait entrevoir les appels du pied de l’Hexagone. Sur le plan économique, l’enjeu pour la France est de rester en pole position dans la course à la coopération bilatérale avec Madagascar. Andry Rajoelina et Emmanuel Macron ont, probablement, pu discuter et lever certains points de blocages sur des dossiers économiques et financiers impliquant l’État malgache, la France et des entreprises françaises. Il y a, par exemple, le cas des avions de la compagnie Air Madagascar, le dossier de l'aéroport Ravinala qui est géré par la société Aéroport de Paris (ADP). Le contrat sur les projets de central hydroélectrique Sahofika figure, aussi, dans la liste des dossiers concernant des entreprises malgaches en suspens. Comme l’ont souligné les deux présidents, vendre­di, l'épineuse question de la rétrocession des îles éparses a été un des sujets majeurs du tête-à-tête au palais de l'Elysée. Ce dossier a soufflé le chaud et le froid dans les relations entre Madagascar et la France depuis qu’il a été mis sur la table, fin mai 2019. C'était lors de la visite officielle de Andry Rajoelina, en France. Après quelques péripéties houleuses, les deux chefs d’État ont décidé, vendredi, de reprendre « les discussions », au sein de la commission mixte relative aux îles éparses. Il est probable, du reste, que le projet Apollo 21 ait, également, été évoqué durant la rencontre entre le locataire d’Iavoloha et celui de l'Elysée. Il s’agit de l'intitulé donné par ses commentateurs de la tentative d’assassinat du président Rajoelina. Un projet de coup d’État dont les principaux accusés sont un ancien officier de la gendarmerie française de nationale franco-malgache et un français, ancien officier supérieur de l'armée française. Vendredi, les deux chefs d’État ont, visiblement, voulu remettre à plat les sujets brûlants qui ont crispé les relations franco-malgache ces derniers mois. [caption id="attachment_125085" align="aligncenter" width="747"] L’entretien entre Emmanuel Macron et Andry Rajoelina, le 27 août au palais de l’Élysée à Paris.[/caption]
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