Pour Hery Rajaonarimampianina, ceux qui réclament sa démission ne sont pas représentatifs de la population. Il a, toutefois, zappé l’épisode de la présidentielle anticipée revendiquée par ses adversaires pour voir le rapport des forces politiques en présence.
Divagations. Telle est, visiblement, l’appréciation, par Hery Rajaonarimampianina, président de la République, des affirmations et revendications de ses détracteurs. Le chef de l’État a par ailleurs, vilipendé la représentativité et la crédibilité de ses adversaires politiques.
En marge de la clôture de la VIe Conférence internationale de Tokyo sur le développement en Afrique (Ticad VI), à Nairobi-Kenya, dimanche, le locataire d’Iavoloha a donné un point de presse à l’équipe de journalistes ayant fait partie de sa suite. Un instant de presse durant lequel, il s’est employé à répliquer aux assauts du mouvement « Mitsangana ry Malagasy » (M-MRM), particulièrement. « Ne leurrez pas la population. Ce ne sont pas ces personnalités, qui se comptent sur le bout des doigts, à la tête de quelques manifestants vénaux qui vont se targuer d’être représentatifs de tous les Malgaches », assène-t-il.
À entendre les propos du numéro Un de la République, les affirmations du M-MRM selon lesquelles « rien ne va dans le pays. Le pouvoir est défaillant face aux problèmes socio-économiques auxquels fait face au quotidien la population et baigne dans l’illégalité », ne sont que le fruit de l’hallucination de politiciens frustrés et déjà rejetés par les urnes. « Ils viennent, probablement, de se réveiller de leur torpeur et essaient de tirer vers le bas les efforts faits », affirme le chef de l’État.
En réponse aux appels à sa démission le président Rajaonarimampianina, met en avant son score à la dernière présidentielle. « Ces individus se sont déjà présentés à différentes élections mais combien de voix ont-ils eues Comparons les voix acquises aux élections et nous verrons qui doit démissionner », se targue-t-il.
Légitimité
Durant son échange avec la presse dans la capitale kenyane, le locataire d’Iavoloha a, toutefois, ignoré une partie des revendications du M-MRM. Lors d’un meeting, samedi, le mouvement d’Andrefan’Ambohijanahary a, en effet, ajouté la tenue d’une présidentielle anticipée à ses exigences. « (…) procéder à une élection transparente et crédible, dans le but de clarifier une bonne fois pour toutes les véritables rapports des forces politiques », argue l’entité frondeuse, en ajoutant que le pouvoir « se targue d’une légitimité électorale avec une base artificielle et achetée ».
Bien qu’il soit sorti vainqueur de la présidentielle de 2013, Hery Rajaonarimampianina semble oublier qu’il doit sa victoire au poids politique et populaire d’Andry Rajoelina et ses ouailles de l’époque. Il ne faut pas non plus omettre d’indiquer le taux d’abstention record de l’époque qui torpille l’argument de légitimité tambourinée par le pouvoir. À cela s’ajoute le constat qu’au moins un quart des électeurs a été omis de la liste électorale utilisée lors des scrutins de sortie de crise et des élections de 2015.
Les échecs cuisants des détracteurs du pouvoir face aux urnes pourraient, effectivement, entamer leur légitimité. Comme soutien politique, le chef de l’État, lui aussi, mise pourtant, sur des personnalités ayant flirté avec les 0% et nommées au sein du Sénat et du gouvernement. Il y a, aussi, la horde des députés versatiles et que Hery Rajaonarimampianina himself a publiquement accusé d’être « corrompus ».
Dans un communiqué publié, lundi, l’observatoire de la vie publique (SEFAFI), a tancé : « Le refus d’honorer la parole donnée enlève toute crédibilité à la classe politique. Il ne suffit pas de répéter à satiété qu’on a été élu (…) ». Si le président de la République tacle la légitimé et la crédibilité de ses adversaires politiques. La défaillance et les excès illégaux de son administration sont, cependant, fréquemment dénoncés par la société civile et même les instances religieuses.
Bien que ces dernières refusent que leur avis fasse l’objet d’une récupération politique, les frondeurs du pouvoir ne se privent pas de s’en servir pour faire valoir la légitimité et la pertinence de leur revendication. L’Union africaine (UA), hier, a pris position contre une élection anticipée et que les deux camps doivent attendre 2018 pour se départager devant les urnes. Seulement, faute d’élection, certains n’écartent pas l’option d’en découdre par d’autres voies moins légales.
Garry Fabrice Ranaivoson
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