Relance - La BAD préconise 820 millions de dollars


Les bilans du premier semestre des agrégats macro-économiques commencent à tomber. Les bailleurs de fonds déduisent leurs conclusions. Comme la Banque africaine de développement. Des pis tes de réflexion intéressantes. La Banque africaine de développement, BAD, vient de rendre publique la Note de diagnostic pays, NDP, pour Madagascar. Une missive préparée par ce partenaire technique et financier, dans le cadre de la préparation et la conception du nouveau Document de stratégie pays, DSP, qui couvrira la période 2022-2026 pour ce qui est de la coopération entre les deux parties. La rédaction de cette note « a pour objet d'évaluer les principales contraintes liées à la croissance économique, à la transformation structurelle et au développement durable du pays » précise la BAD. La BAD estime ainsi à 820 millions de dollars le besoin financier nécessaire à la reprise économique de Madagascar pour cette année. Elle motive un tel coût du redressement par le fait « que l'impact de la crise sanitaire continuera à se faire sentir sur les finances publiques. Une nouvelle vague de contagion au coronavirus, l'évolution défavorable des principaux produits d'exportation et les chocs météorologiques sont également autant de risques pour les perspectives auxquelles le pays devrait se préparer. Des contraintes, comme la forte dépendance à l'importation des matières premières et d'intrants, un environnement des affaires difficile, une faible capacité de mobilisation des recettes publiques et une faible efficacité des dépenses publiques » ont été mises en lumière dans cette analyse bien menée. D’autant que la BAD n’a jamais suspendu ses aides financières même aux moments critiques des crises politiques. Aussi, la BAD, sur les perspectives à court terme, avance des suggestions réalistes et pragmatiques. Dans la foulée, « elle encourage les pouvoirs publics à mettre l’accent sur les réformes visant à renforcer la transparence et l’efficacité dans la gestion des dépenses publi­ques ». Un atelier dans ce sens se tient durant trois jours, comme en guise de réponse aux attentes de tous les bailleurs de fonds. Optimisme mesure En parallèle, « pour stimuler l’investissement privé, les pouvoirs publics pourraient accélérer le développement des projets de partenariat public privé (PPP) déjà arrivés à maturité dans le domaine des infrastructures stratégiques ,énergie et transport, par exemple ». L'accélération de la conclusion des contrats de gestion des projets de centrales hydroélectriques de Sahofika et Volobe, a été mise en filigrane par la note explicative de la BAD. Pour Volobe, la bataille fait rage entre les forces en présence pour trouver le juste équilibre des prix au kilowatt de l’électricité à produire. La BAD est convaincue que « pour assurer une reprise durable, Madagascar devra mobiliser des ressources intérieures supplémentaires pour renforcer le capital humain et les infrastructures. Un accent particulier devrait être accordé au développement des secteurs moteurs de la croissance économique, en particulier, les industries manufacturières que sont les textiles, agro-industrie, industries de matériaux de construction et industries de matériaux électrique et électronique, ainsi que les services à haute valeur ajoutée, TIC, finance et le tourisme ». Cela n’empêche pas la BAD de cultiver un optimisme mesuré. Elle ressent que les perspectives sont assez favorables à un retour à la croissance du PIB réel. Avec des prévisions de 3,5% en 2021 et de 4,5% en 2022. La loi de finances rectificative mise sur une progression de 4,3% de l’économie globale. L’essentiel c’est de retrouver une dynamique positive après une récession de -3,2% l’année du coronavirus. Il reste à résoudre le fond(s) du problème.
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