Infrastructures routières - Les routes nationales toujours chaotiques


Les usagers se montrent impatients et se plaignent nuit et jour de l’état des routes nationales. Les RN 6, 2, 13, 1b sont particulièrement dans un état catastrophique. Ce n’est pas encore la saison des pluies mais les routes sont impraticables. La RN2, reliant le port de Toamasina à la capitale, la plus utilisée, fait pleurer presque les chauffeurs de camions et de taxi-brousse. Ils se plaignent tous les jours après leur manifestation au pont bascule de Toamasina où ils ont barré la route nationale et où ils ont décidé de ne plus partir les 6 et 7 juillet derniers. « Le ministère des Travaux publics a annoncé le démarrage des travaux des points noirs, Antsampanana-Brickaville après ces deux jours de grève. Mais jusqu’ici nous n’avons remarqué aucune quelconque évolution de travaux nulle part sur tout l’axe RN2 » explique un chauffeur de poids lourds qui met presque 30 heures pour arriver à Tana. « Les trous sont tellement béants sur les chaussées qu’on peut y élever des poissons. Mais surtout, les dégâts causés par ces trous sont indescriptibles » ajoute le chauffeur. La route de Manambaro, sur la RNS13, entre Ambovombe à Taolagnaro ne peut plus être traversée actuellement. Des usagers témoignent que la pluie est abondante et l’eau du fleuve Efaho est montée à un niveau si important que même des 4X4 s’y engloutissent. Une route nationale ne doit pourtant pas être coupée, elle doit être accessible en tous temps, selon la charte routière à Madagascar. Processus « Techniquement, le ministère des Travaux publics, par le biais de l’office des Travaux d’urgence, aurait dû apporter une solution depuis l’effondrement total du pont au mois de janvier et les travaux peuvent être effectués selon la procédure de gré-à-gré. Les travaux en régie directe peuvent également se faire » a proposé un ancien ministre, ingénieur en travaux publics. Pour le rétablissement des trafics, il propose la mise en place provisoire, soit d’un pont Bailey, soit d’un pont flottant, soit d’un bac à treuil. Sur la RN6, reliant Ambanja à Antsiranana, le scénario n’est pas meilleur. La vice présidente de l’assemblée nationale pour Antsiranana, Jocelyne Maxime a expliqué sur les chaînes de la capitale toutefois, que des travaux assurés par l’entreprise Colas se tiendront sur cet axe incessamment. Des pluies intermittentes atteignent également la région Melaky. Le trajet Tsiroanomandidy et Maintirano, long de 400km, se fait en une semaine. La localité est en outre classée zone rouge depuis longtemps. Les habitants se sentent négligés par l’État car cette portion de route ne figure dans aucun projet de réhabilitation. Le processus, allant de la demande de financement pour la réhabilitation des routes jusqu’au démarrage des travaux, est particulièrement long et difficile. C’est ce qu’a toujours affirmé le ministre actuel en charge des travaux publics lors de ses échanges avec les parlementaires lors des sessions ordinaires. L’accord de financement de la réhabilitation de la RN13s, reliant Ambovombe à Taolagnaro a été signé en 2017 mais les travaux ne démarreront qu’au mois d’octobre prochain.
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