Energie fossile - Une hausse des prix du carburant en vue


En conférence de presse, Jean Baptiste Olivier, directeur général de l’Office malgache des hydrocarbures, OMH, évoque une éventuelle retouche des prix du carburant. Un record de longévité. Les prix du carburant affichés aujourd’hui aux stations services, datent de juin 2019. Un gel tout à fait surprenant sur un marché volatile par excellence, conditionné par des paramètres tout aussi évolutifs. Par exemple, les cours du brut à l’échelle planétaire et le taux de parité de l’ariary face aux dollars au Marché interbancaire de devises, MID. Des considérations pouvant changer au jour le jour, au gré des caractères aléatoires d’autres éléments. Pour ne citer que la situation politique, souvent tendue, au Moyen-Orient pouvant ébranler un ou des pays producteurs du pétrole. E t même un fait inédit comme l’échouage d’un navire au beau milieu du canal de Suez ayant entraîné l’obstruction de la principale voie de transport maritime, a pu influencer les prix à la pompe partout dans le monde. Aussi, ces deux années de résistance, aucune hausse, encore moins une baisse, relèvent-elles d’un étrange phénomène. Face à ces interrogations tout à fait légitimes, Jean-Baptiste Olivier, directeur général de l’Office malgache des hydrocarbures, OMH, fait le point de la situation. Il n’y est pas allé par quatre chemins pour affirmer que « la mission principale du secteur est d’assurer la continuité de l’approvisionnement du pays en produits pétroliers. Ce qui est généralement le cas depuis 20 ans malgré quelques perturbations ponctuelles. Pour cela, les prix de vente à la pompe devraient couvrir les coûts de revient des produits sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, tout en assurant la rentabilité des investissements des pétroliers. En cas de fluctuations des éléments des coûts de revient, les prix à la pompe devraient suivre la même tendance ». Majoration des prix Cette précision sur le souci de rentabilité des investissements des pétroliers, toutes professions confondues, peut expliquer, en partie, les 172 milliards de dettes ou de « dividendes » apurés par l’État en plusieurs tranches. Il en découle que les prix en vigueur sont en-deçà de qu’ils devaient être depuis ces deux années d’inhibition. Pour Jean-Baptiste Olivier, les donnes ont beaucoup évolué depuis janvier 2019 avant la crise sanitaire par rapport au contexte qui prévaut. « En janvier, le cours du baril était à 55 dollars pour caracoler à 75 dollars ce mois de juin. Soit une hausse de +36%. Les signaux indiquent que ce niveau des prix est prévu s’étendre jusqu’à la fin de l’année. Le taux de change du dollar, quant à lui, ne descendra par au-dessous des 3800 ariary. Alors qu’il était aux alentours des 3600 ariary avant le début de la pandémie ». Jean-Baptiste Olivier semble vouloir préparer les usagers à une majoration des prix du carburant. Tout en insistant « que l’OMH préserve aussi l’intérêt des consommateurs, autant que possible ». Cette posture adoptée par l’OMH est conforme aux souhaits du FMI. Qui a spécifié dans son communiqué du 12 février, avant l’accord sur l’octroi de la Facilité élargie de crédit de 312 millions de dollars le 29 mars que « les autorités maintiendront également les prix des carburants à un niveau conforme avec les coûts du marché, afin d'éviter l'accumulation de nouveaux passifs envers les distributeurs de carburant ». Le FMI commence à scruter et à épier les décisions gouvernementales sur les principaux points sensibles du cadrage macroéconomique. Au regard des explications fournies par l’OMH, toutes les conditions sont presque réunies pour une augmentation de ces prix. Il reste à savoir son ampleur. Et ses conséquences sur ceux des produits de première nécessité. Comme l’électricité de la Jirama, produite en grande partie par les centrales thermiques de ses partenaires particuliers.
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