CONSOMMATION IMPORTÉ - Le lait concentré frappé d’une lourde taxe


Depuis le mois de février l’Autorité Nationale chargée des Mesures Correctives et Commerciales a pris une mesure de sauvegarde provisoire sur le lait concentré importé. La nouvelle est presque passée inaperçue. Du moins pour la majorité de la population. Mais ceux qui ont l’habitude de prendre leur café et the à la gargote du coin ont tout de suite senti l’impact. La tasse de café ou de thé au lait ont subi une forte hausse. Soit la quantité a été maintenue mais le prix majoré, soit la quantité de lait a été réduite mais le prix inchangé. Maxime, un gargotier à Andravoahangy explique que depuis quelques mois, le prix du lait concentré importé est frappé d’une forte hausse passant presque du simple au double. Il est ainsi obligé de sanctionner ses clients. Mais il ne sait pas quelle est l’origine de cette hausse soudaine et exorbitante. Ndriakoto vendeur de café ambulant à Namontana se trouve dans la même ignorance. Eux ils utilisent surtout du « Nestlé » importé. « C’est de meilleure qualité donc on gagne également en quantité » affirment-t-il. L’explication de cette hausse subite se trouve dans une mesure de sauvegarde prise par l’Autorité Nationale chargée des Mesures Correctives Commerciales en février. Une taxe additionnelle de 32% du droit de douane a été imposée au lait concentré importé sucré, non sucré, écrémé ou demi-écrémé. L’avis publié par l’ANMCC donne les raisons de l’imposition de la mesure. « Les importations du produit considéré causant un dommage grave à la branche de production nationale ne cessent d’accroître et que tout délai d’attente supplémentaire pourrait causer un dommage difficilement réparable » mentionne-t-il.

Inappropriée

Les associations de consommateurs sont les premiers à réagir face à cette mesure qui renchérit les produits de consommation de base. Eugéne , president d’une association de consommateurs fulmine. « C’est une mesure inappropriée. Je suis d’accord qu’on pousse les industries locales mais pour le moment leur production ne satisfait pas la demande et la qualité reste à améliorer. En plus avec la pauvreté qui s’aggrave ce n’est pas le moment de favoriser la hausse des prix » souligne-t-il. Il va plus loin dans son raisonnement. « C’est une mesure anticoncurrentielle puisque les produits importés finiront par disparaître et les consommateurs risquent de subir un monopole de fait. » Si tel était le cas, cette mesure risquerait de réduire les recettes douanières si les importations de lait concentré diminuent ou disparaissent. Pour le moment la mesure est provisoire mais l’ANMCC prévoit une audition publique dans ses locaux à Antanimena le 7 juin à 10 heures pour y voir un peu plus clair. Des conclusions de cette audition dépendra l’avenir de cette mesure de sauvegarde.
Plus récente Plus ancienne