Épidémie de coronavirus - Le corps médical condamne les intimidations


Découragés. C’est le peu qu’on puisse dire du ressenti des professionnels de santé, en cette épidémie du coronavirus. « Nous subissons des pressions », confie l’un d’eux. L’arrestation de leur collègue à Toamasina, le professeur Stéphane Ralandison, jeudi, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « C’est une personne très intègre et qui respecte la déontologie médicale. Mais, on l’accuse de meurtrier». Ce chef de service de la Médecine interne du Centre hospitalier universitaire (CHU) Morafeno, a été enquêté à la Section de recherches criminelles de Toamasina, jeudi, suite au décès de Dr Daniel Randriamiarivonjy. Ce médecin, porteur du virus, a été retrouvé pendu dans cet hôpital, dimanche matin. Les médecins sont venus nombreux au CHU Joseph Ravoahangy Andrianavalona, hier, pour manifester leur soutien indéfectible envers leur collègue. Dans la foulée, le Collège des enseignants en médecine, le syndicat des médecins, tous les médecins et les étudiants en Médecine, ont fait une déclaration commune à propos de l’arrestation de ce doyen de la Faculté de Médecine de l’université de Toamasina. Ils condamnent les pressions, indirectes ou non, envers les professionnels de santé dans l’exercice de leur métier, notamment, en cette période d’épidémie. Ils font appel aux dirigeants de cesser les menaces et l’arrestation des agents de santé en cette période d’urgence sanitaire. Ils ont donné 48 heures pour la libération de leur collègue pour qu’il puisse reprendre son travail et ont réclamé la transparence sur le décès de Dr Daniel Randriamiarivonjy. D’anciens ministres de la Santé publique, des directeurs des établissements hospitaliers dans la capitale, des médecins, des internes sont venus manifester leur solidarité. Seul le staff du ministère de la Santé publique a raté cette grande réunion du corps médical. « Bien sûr, nous sommes découragés. Mais nous ne pouvons pas laisser mourir nos patients. Nous demandons juste qu’on respecte et restitue nos droits et nos valeurs dans l’exercice de notre métier», lance un médecin travaillant dans un hôpital attitré dans la prise en charge des patients infectés par le Covid-19.
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