Les forces de sécurité et les élections


Très bon débat organisé, hier, dans le cadre du Projet d’Appui à la prévention et la gestion de conflits et violences potentiels liés aux élections (PEV Madagascar) à l’Ivontoerana Kolotoraly Malagasy ou IKM. Le thème « Les perspectives d'un climat électoral apaisé à Madagascar » a été traité suivant des angles différents. Le débat a prôné une lecture multi-acteurs venant de différents horizons qui a vraiment enrichi les analyses et les échanges. On a également eu l’introduction en la matière par le Dr Juvence Ramasy qui a exposé les résultats de l'étude intitulée « consolider le rôle des acteurs électoraux dans la prévention, la gestion et le règlement des conflits ». Il a ainsi dressé le tableau des acteurs ainsi que leurs responsabilités électorales au regard de l’histoire (des crises) de Madagascar. Le Dr Ramasy a aussi émis des recommandations envers tous ces acteurs afin de préserver une paix déjà fragilisée dans le processus actuellement en cours. Ce débat multi-acteur a donné la parole au représentant de la CENI, celui du FIVMPAMA, un juriste et aussi aux forces de défense et de sécurité (FDS). Initiative louable de la part des organisateurs car généralement, la grande muette n’a pas toujours été considérée comme un acteur à part entière du processus électoral. Et pourtant, nous savons tous que même vouée à être silencieuse, les FDS n’ont pas toujours été neutres et impartiales en matière de politique. L’histoire nous a montré à plusieurs reprises que les gens d’armes ont le fin mot de l’histoire. Soulignons alors la participation de leur représentant à ce débat qui a permis déjà de faire la différence entre l’armée, la police et la gendarmerie. Trois forces en armes dont la distinction de fonction n’est pas évidente pour le citoyen lambda. Un amalgame qui fait naître des malaises et des abus. Notons également les remarques positives et encouragements émis à l’endroit des FDS par l’assistance. Des contributions qui ont été fort appréciées par les concernés. Car le tableau du bilan n’est pas beau. Il existe une atmosphère de méfiance, voire de défiance entre la population et les forces de sécurité. Ce fait est le produit d’années et d’années de manque de communication entre les deux mais aussi par la désinformation et les mauvais exemples. La population n’a vu que des abus, de la corruption, de la malversation, des mauvaises conduites. Par contre, il y a eu très peu de mesures disciplinaires qui ont coupé court aux mauvaises herbes. De toutes ces années, beaucoup ne retiennent que la politisation des forces. Au départ des actuelles confrontations des politiciens, très peu de citoyens croyaient vraiment aux engagements pour la pacification formulés par les gens en armes. L’on pensait que c’était encore, une fois de plus, une manière de « faire monter les enchères ». Mais finalement, il semble que ce positionnement ait été vraisemblablement fait afin d’éviter une énième crise. Comme la BIANCO a su tirer un regain de confiance venant de la population par l’affaire Claudine, les forces de défense et de sécurité ont devant eux une fenêtre pour bâtir une nouvelle relation avec les citoyens. Il est important de ne pas rater ce rendez-vous. par Mbolatiana Raveloarimisa 
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