Hausse de salaire - Les négociations entre l’État et le privé continuent


Comme il l’a annoncé en début de semaine, le président de la République a convié les représentants du secteur privé, à Iavoloha, hier. Le but est de trouver un consensus sur la hausse des salaires. La partie n’est pas encore gagnée. «Une décision sera prise grâce à cette rencontre, au sujet de l’augmentation des salaires». C’est en ces mots que Andry Rajoelina, président de la République, conclut son tweet au sujet de la réunion qu’il a tenue avec les représentants du secteur privé, hier, à Iavoloha. Dans un discours qu’il a prononcé à Antsirabe, hier, pourtant, le Chef de l’État a indiqué que «les négociations ne sont pas terminées». Le décor a été planté dans la matinée d’hier, dans la salle du conseil des ministres du palais d’État d’Iavo­loha. D’un côté l’État avec le président de la République en frontline et à ses côtés, Edgard Razafindravahy, ministre de l’Industrialisation, du commerce et de la consommation, et Gisèle Ranampy, ministre du Travail, de l’emploi, de la fonction publique et des lois sociales. En face, les chefs de file des différentes associations et groupements professionnels du secteur privé. À 11 heures, le discours d’ouverture du Chef de l’État a donné le coup d’envoi des débats qui se sont poursuivis à huis clos. Les quatre heures de discussions entre l’Etat et les représentants du patronat n’ont donc pas suffi pour trouver un consensus sur la hausse des salaires pour le secteur privé, à entendre le président Rajoelina. À Antsirabe, il affirme que les discussions sur le sujet «sont particulièrement difficiles». Bien que les deux parties aient affirmé leur volonté et leur ouverture au dialogue et à la recherche de consensus, le secteur privé a affirmé, d’entrée, sa position. Par la voix de Rivo Rakotondrasanjy, président du FIVMPAMA ou «Fivondro­nan’ny Mpandraharaha Mala­gasy», le secteur privé a mis sur la table la hausse des salaires de 9,9% actée par les partenaires sociaux, le 28 mars. Une décision qui n’est pas encore confirmée par un décret de l’Exécutif. Les échos des échanges dans la salle du conseil des ministres d’Iavoloha rapportent que le patronat a insisté sur le maintien de cette hausse de 9,9%. L'État, pour sa part, souhaite, pourtant, que ce taux de 9,9% acté en mars soit revu à la hausse. Les indiscrétions chuchotent, que la hausse des salaires des fonctionnaires serait largement en dessus de ce chiffre. En cas d’entêtement du secteur privé, une autre option aurait été avancée. Celle de la hausse du salaire minimum. Hausse insuffisante L’intention de l’État d’appliquer une hausse des salaires des fonctionnaires a été annoncée par Andry Rajoe­lina, lundi. Une mesure pour atténuer les conséquences de l’augmentation du coût de la vie, à cause de la crise sanitaire, les catastrophes naturelles et la guerre en Ukraine. Une initiative pour amortir le choc d’une hausse inévitable du prix du carburant, également. Le Président a ainsi ajouté qu’il allait inviter les acteurs concernés pour discuter de la hausse de la paie des salariés du secteur privé. En ouverture de la réunion d’hier, le locataire d’Iavoloha a mis en avant la nécessité de trouver tous les moyens pour soutenir les salariés en ces temps difficiles. Il affirme que la hausse du coût de la vie est déjà là. Qu’il est nécessaire de trouver une solution immédiate pour l’atténuer. «Faisons preuve de solidarité et d’entraide. Travaillons ensemble pour soutenir les salariés malgaches en ces temps où ils traversent des moments difficiles à cause de la hausse du coût de la vie, conséquence des crises», est l’appel lancé par le Chef de l’État. L’appel présidentiel a eu écho chez le porte-parole du secteur privé, durant la réunion d’hier. Rivo Rakoton­drasanjy a, toutefois, rappelé que les entreprises ont, également, été mises à mal par les crises mondiales. Lui qui suggère d’orienter les réflexions vers le renforcement du pouvoir d’achat, plus que l’augmentation des salaires. Il déclare, néanmoins, que durant les trois mois de négociations entre les partenaires sociaux au sein du secteur privé, il a été concédé que la hausse de 9,9% “est insuffisante et ne correspond pas à la réalité dans le pays actuellement”. Le fait que le patronat reconnaisse qu’une hausse de 9,9% des salaires serait insuffisante, et les discussions qui s'ensuivent durant la réunion à huis clos pourraient expliquer le ton optimiste du tweet de Andry Rajoelina. Sur son compte twitter il parle également «d’échanges enrichissants avec les représentants du secteur privé, afin de trouver des solutions, ensemble, pour faire face à l’inflation due aux crises mondiales successives», avant d’avancer qu’une décision sera prise grâce à ce t te rencontre sur la hausse des salaires. Les échos de la réunion d'hier confirment que le président de la République en est sorti optimiste et «satisfait». Comme un symbole, il souhaiterait annoncer les décisions actées sur la hausse des salaires autant pour le secteur public que privé demain, 1er mai, fête du travail. Reste à voir si les négociations démarrées, hier, déboucheront sur un consensus à temps.
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