Relance - Une occasion de renforcer la production interne


Secteurs de souveraineté. Le maintien du tissu économique est l’autre casse-tête que le gouvernement doit résoudre au-delà de la menace sanitaire. Un plan de mitigation est prévu sortir fin avril, sous la houlette des ministères de l’Industrie et de l’économie avec la participation du secteur privé. L’économiste David Rakoto livre quelques pistes de réflexion dans ce sens. Cet enseignant chercheur prône avant tout le renforcement des mesures fiscales que le gouvernement a déjà prises pour les entreprises les plus touchées. D’après lui, cela peut prendre plusieurs formes comme une baisse des taxes, un crédit impôts ou un délai de grâce afin de permettre aux entreprises de dégager des liquidités. Au-delà des mesures fiscales, David Rakoto avance la création d’un fonds pour aider le secteur privé. «Une partie de ce fonds peut provenir de la Banque centrale. L’idée est de maintenir des emplois par des marchés publics à court terme», explique notre interlocuteur qui prend exemple sur les commandes de masques et de gel hydroalcoolique que le gouvernement a déjà lancées. Concernant l’idée d’une subvention directe des entreprises comme il se fait dans les pays occidentaux, il estime que le budget de l’Etat ne sera jamais suffisant pour aider tout le monde. Il avance que si l’état veut se lancer sur cette voie, il est important d’identifier des entreprises vraiment stratégiques. Sur le court et le moyen terme, cet économiste propose de revoir le financement des entreprises avec pour objectif la baisse du taux d’intérêt. Il prône ainsi un soutien plus prononcé aux PME/PMI à travers la création d’une banque d’état qui leur serait dédiée où le taux serait subventionné. Il évoque alors l’utilisation des épargnes dormantes comme l’argent de la CNaPS pour soutenir les entreprises. Quoi qu’il en soit, cet économiste estime que l’épisode du coronavirus soulève la nécessité du pays de se constituer des secteurs de souveraineté pour être résilient face à ce genre de crise importée. Parmi ces secteurs, il prône celui des produits de premières nécessités avec en première ligne l’agroalimentaire et agro-industrie. «C’est le moment de renforcer la production interne pour plus d’autonomie», estime-t-il.  
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