Secteur privé - Les mesures fiscales pourraient prolonger


Le ministre de l’Économie et des finances évoque l’éventualité de mesures supplémentaires en faveur du secteur privé. Alors que les esprits sont obnubilés par la crise sanitaire, une crise économique menace le pays et semble inéluctable. Les acteurs du secteur privé de toutes tailles ont affiché leur pessimisme. Un pessimisme partagé par le ministre de l’économie et des finances Richard Randriamandrato qui n’écarte pas un renforcement des mesures fiscales en faveur du secteur privé. Il rappelle toutefois que les ressources de l’état sont limitées. «L’exécutif a déjà consenti des mesures pour soutenir les entreprises. Mais nous n’avons pas les moyens des grands pays occidentaux», déclare le ministre. Il prévient ainsi que les mesures additionnelles qui seront prises seront sélectives. Les mesures qui ont été décidées jusqu’ici en concertation avec le secteur privé concernent notamment le report du paiement de l’impôt synthétique et de l’impôt sur le revenu respectivement au 15 mai et au 30 juin ainsi que la suspension des paiements des charges sociales entre autres. Richard Randriaman­drato de poursuivre que la crise économique ne fait que commencer. «Nous sommes au début d’une crise importée qui s’avère plus critique chaque jour. Rien ne dit que ça va s’arrêter rapidement», a lâché le ministre au téléphone, hier. Il emboîte ainsi le pas à la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva qui a déclaré en fin de semaine que le monde est entré dans une récession qu’elle prévoit être pire que celle de 2009 à la suite de la crise financière. 240 millions de dollars D’après le ministre, le gouvernement estime déjà à 240 millions de dollars les impacts de la pandémie en termes de recettes fiscales et douanières. En ce qui concerne la relance, Richard Randria­mandrato se veut rassurant quant à la disponibilité des fonds pour la reprise. «La communauté internationale voit déjà au-delà de la pandémie. L’argent ne devrait être un problème auprès de nos partenaires techniques et financiers», indique le ministre. «Bien que personne n’ait prévu cette crise, nous prenons les mesures avec courage et imagination. Nous n’allons pas laisser le pays dans cette situation morose», conclut-il. La directrice générale du FMI Kristalina Georgieva annonce la reprise de la croissance mondiale pour 2021 à condition que le virus soit contenu partout. Elle a ainsi exhorté les pays à intensifier les mesures de confinement de manière agressive lors d’une conférence de presse virtuelle. Elle a par ailleurs délivré un satisfecit au plan de relance à 2 000 milliards de dollars signé par le président Donald Trump pour soutenir l’économique américaine. «C’est une étape très bienvenue», a réagi Kristalina Georgieva évoquant la nécessité de soutenir le choc économique pour la plus grande économie du monde.
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