Restitution nationale - La partie Ouest-Sud du pays s’appauvrit


Le Réseau des observatoires ruraux (ROR) a présenté, les caractéristiques écono­miques et sociales des ménages ruraux. La pauvreté sévit dans l’Ouest. Dénuement. Un terme fort qui pourrait résumer l’état dans lequel vivent les ménages ruraux de la partie Ouest du pays, enquêtés lors des campagnes d’évaluation des impacts et effets des mesures politiques, menées par le Réseau des observatoires ruraux (ROR), un des organes du Pilotage et appui au développement rural durable (PADR) auprès de la Primature. Les enquêtes déclaratives et transversales menées sur cinq cents ménages entre 2015 et 2017 font ressortir que les pouvoirs d’achat de ces derniers sont très limités. « Neuf individus sur dix sont considérés comme pauvres dans les observatoires de Menabe nord-est, Ambatofinandrahana, Main­tirano, Manja ou encore Morombe. Un calcul obtenu à partir du seuil de pauvreté défini par l’Instat et actualisé avec les indices de prix à la consommation. Le revenu annuel médian par tête est de 338 000 ariary, soit 28 000 ariary par mois pour l’observatoire de Manja, par exemple. Les enquêtes ont démontré que le taux de scolarisation y avoisine les 30%. Des chefs de ménage n’arrivent qu’à parfaire deux années d’études. Le niveau de vie des ménages a été évalué par la possession de certains biens. Certains ne possèdent pas un seul poste-radio, encore moins de télévision », soulève Rivolala Bezaka, directeur du système d’informations rurales auprès du PADR. Approches La couverture alimentaire en riz est de six mois pour Manja, si 9 mois pour Analanjirofo. Le déficit pluviométrique a touché 93% des cultures de maïs, 90% de manioc, 84% de patate douce. « Les chenilles légionnaires d’autonome ont fortement impacté les cultures dans les observatoires de Manja et d’Ambato­finandrahana. 90% utilise encore des techniques de culture traditionnelles », explique encore le directeur du système d’informations rurales. « Le mauvais état des infrastructures routières rend beaucoup de localités, enclavées. L’insécurité et la recrudescence des vols de zébus, empirent la situation de pauvreté. Le pourcentage des ménages victimes des vols de zébus est passé de 7% à 19% en 2017 », ajoute-t-il. En effet, le littoral Est, tel que l’observatoire d’Analanjirofo, se présente mieux. Le revenu annuel moyen avoisine les 1 000 000 ariary, en raison des prix rémunérateurs des cultures de rente tel que le girofle. « Les enquêtes menées ont permis de constater la disparité entre les ménages ruraux des localités de la partie Ouest et Est du pays. Les approches de développement ne devront pas ainsi être les mêmes pour chaque localité », avance l’interlocuteur. La consommation annuelle en riz varie de 98kg par tête dans les observatoires ruraux de l’Ouest, à 158 kg pour Analanjirofo. Pour avancer, ces ménages demandent à ce que leur niveau de vie soit relevé de quelques points. Ils constatent, par ailleurs, que le fonctionnement des services auprès des communes s’est amélioré. Mirana Ihariliva
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