En attendant la CAN - Le football malgache côté cœur et côté cour


[caption id="attachment_78113" align="alignleft" width="300"] Deux des grands noms du football malgache 
Le joueur Augustin Andriamiharinosy...[/caption] [caption id="attachment_78114" align="alignleft" width="194"] et l’entraineur Peter Schnittger.[/caption] Jusqu’à l’âge de 12-13 ans, les gamins malgaches sont, semble-t-il, parmi les meilleurs quand il s’agit de taper dans un ballon. Et puis ce talent est laissé à lui-même alors qu’ailleurs, on parle déjà de Centres de formation. En 2004, nos U17 se sont aventurés au « Mondial de Vendée », avec des illusions pleines les sacoches : défaite d’entrée 2-1 face aux Girondins de Bordeaux et 7-1 devant le FC Sochaux, petite réaction mais défaite quand même (2-0) contre le Stade Rennais, avant de sombrer corps et biens devant le RC Strasbourg sur le score sans appel de 5-0. À oublier vite fait bien fait. Mais Dieu que ce peuple aime le football ! C’est ici qu’on voit une file interminable dès quatre heures du matin pour un match programmé à quinze heures. C’était le cas lors d’un mémorable Pharaons d’Égypte-Club M de Madagascar, un certain dimanche de 1980. On voulait sportivement « avoir la peau » d’El Khatib, le meilleur joueur africain de l’époque, et on l’a eue. C’était aussi le temps où Madagascar tenait en échec les Léopards du Zaïre en éliminatoire de la Coupe du Monde de 82, et remportait un tournoi au Mozambique devant le pays-hôte, l’Angola, ainsi que le Zimbabwe. Il est vrai qu’aux commandes, il y avait un certain Peter Schnittger qui écrivit parmi les plus belles pages du football malgache. Avec l’Opération Peter Schnittger, le football devenait une véritable affaire d’État dotée des moyens nécessaires. Le premier objectif était de former des cadres techniques en quantité et en qualité, capables de prendre la relève. Deux cent vingt quatre animateurs de clubs furent formés, dont les meilleurs éléments reçurent une formation d’initiateurs de deuxième degré. Mais l’intervention la plus spectaculaire de Ra-Petera portait sur la préparation de l’équipe nationale dénommée désormais le Club M. Les remarquables prestations de cette équipe nationale la hissèrent dans le Top 20 du continent africain. C’est à ce niveau plus jamais atteint que, Peter Schnittger laissa le football malgache lors de son départ définitif. Ce fut comme une parenthèse, un rêve qui ne faisait que passer. Et pourtant Madagascar possédait des équipes capables de galvaniser les foules. Mais quand l’Entreprise Touzet voulut instituer une sorte de semi-professionnalisme, elle fut vouée aux gémonies car pour le Malgache, le football était d’abord une question de… cœur. Il est vrai qu’elle s’y est très mal prise, privilégiant les armoires à glace au détriment du talent. Le même désamour fut vécu par l’AC Sotema auprès du public majungais qui ne jurait que par le Fortior, au point pour lui de se résoudre à s’exiler dans une autre ligue. Difficile dans ces conditions, trop subjectives, de répondre aux exigences du football moderne. Enfin, on ne passera pas sous silence l’un des meilleurs footballeurs malgaches de tous les temps, nous voulons parler d’Augustin Andriamiharinosy, un pur produit de Saint-Michel. Après un passage à Angoulême qui tourna court, peut-être pour cause d’immaturité devant les rigueurs du professionnalisme, il opta pour une suite de carrière « pépère » à La Réunion. Dommage, car avec son immense talent, il aurait pu être notre Madjer ou notre Abedi Pelé au plus haut niveau du football européen.  
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