Plainte contre X


Qui peut bien trouver des intérêts dans la publication des photos et vidéos intimes de la députée élue à Isandra sur les réseaux sociaux ? Peut-être un vulgaire maître chanteur qui voulait profiter de l’inconfortable situation dans laquelle se trouve la députée depuis les mots déplacés qu’elle a proférés à l’endroit des journalistes, il y a quelques semaines à Tsimbazaza. Mais à quoi bon publier les photos si on n’a pas encore été payé ? Ce qui laisse supposer qu’il s’agit d’un coup politique dont l’objectif est de détruire une députée et par ricochet son parti le HVM dont l’honneur est sali dans cette affaire. Son dérapage a été exploité au maximum par les adversaires du Hvm qui semble acculé dans les cordes ces derniers temps. Faute de pouvoir se manifester ou de tenir des meetings, les détracteurs du pouvoir utilisent à fond les réseaux sociaux pour atteindre leur objectif, dénigrer à tout prix. Et on ne se soucie guère de la moindre scrupule. On est descendu en-dessous du nombril. Et il n’y a pas que les réseaux sociaux où aucune règle, aucune éthique ne semblent en vigueur. La presse aussi est descendue dans les caniveaux pour accabler celle qui était déjà à terre. On se demande à combien d’années en arrière on est revenu. Les réseaux sociaux sont aujourd’hui ce que les tracts et les murs étaient à une certaine époque, en particulier celle de la révolution socialiste où Ratsiraka avait muselé l’expression. À cette grosse nuance que les réseaux sociaux ont une capacité de nuisance un million de fois plus importante que les tracts dont la diffusion est limitée par le peu de moyens. La guerre est, en tout cas, déclarée entre les deux camps. Les forces de l’ordre vont devoir passer leur temps, désormais, à traquer les diffamateurs sur Facebook au grand bonheur des bandits. La cabale semble lancée pour durer. Les adversaires du pouvoir guettent chaque scandale pour se lancer dans leur opération. Et plus l’expression est interdite, plus ce genre de contestation qui ne fait aucun état d’âme va s’amplifier. Aucune personnalité n’est à l’abri de ces tirs nourris. La députée d’Isandra n’aurait jamais imaginé un seul instant que son outrecuidance face aux journalistes allait la mener aussi loin. Malgré l’excuse faite par le bureau permanent de l’Assemblee nationale aux journalistes, l’affaire a pris des proportions énormes et répréhensibles. Et pour sauvegarder son honneur ou ce qu’il en reste, une plainte contre X, au propre comme au figuré est loin de suffire. C’est toute l’Assemblée nationale qui prend un coup de massue. On ignore si le Comité de réconciliation nationale pourrait être d’un secours dans cette tension pour apaiser l’atmosphère. Il est encore temps de sauver ce qui peut encore l’être en lâchant du lest. Plus les échéances électorales approchent, plus le contrôle de la situation risque d’échapper au contrôle de ceux qui pensent en être maître. ça sent le roussi ou plutôt le poisson pourri. par Sylvain Ranjalahy
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