Vœux présidentiels - Un nouvel élan à mi-mandat


Une quarantaine de minutes. Tel devrait être, tout au plus, la durée du discours de fin d’année de Andry Rajoelina, président de la République. Une allocution diffusée à la télévision et la radio nationales à 20 heures, le 31 décembre. À la veille du Nouvel An, le chef de l’État présentera donc, le bilan de cette année 2020. Une année particulièrement difficile où, à l’instar du reste du monde, Mada­gascar a dû lutter contre la propagation du coronavirus. À peine la pandémie maîtrisée, les autorités ont fait face à un autre front, la malnutrition dans le Sud. Le Président compte, néanmoins, défendre le fait que, malgré la crise sanitaire, il a pu poursuivre la concrétisation de ses engagements ou « Velirano ». L’État a pu démarrer ou mener à terme plusieurs projets d’infrastructures. Il y a, par exemple, la réhabilitation du Rovan’Antananarivo, ou encore, la construction du stade Barea et les établissements scolaires aux normes dans plusieurs districts. Le bilan de l’année 2020 est, néanmoins, mitigé. Conséquence de la crise, la situation socio-économique s’enlise. Des centaines de milliers de salariés sont sur la paille et leur famille avec. Le « Plan Marshall », annoncé en juin, mise sur des projets d’infrastructures par district, pour relancer l’économie après la crise sanitaire. Avec ces projets d’infrastructure, l’État compte multiplier les investissements publics, pour booster la création d’emplois et ainsi, requinquer l’économie. Impacts directs Il est probable, que le chef de l’État en fasse un rappel, ce jeudi. Outre le bilan, le président devra, en effet, présenter les perspectives de l’année 2021, lors de ce discours. Le président Rajoelina en a déjà donné un avant goût face au personnel de la présidence de la Répu­blique, le 24 décembre. Il a indiqué que 2021 sera l’année des grands chantiers. « 2021 sera l’année où nous démarrerons la transformation de la nation », a-t-il déclaré. Les projets d’infrastructures pourraient, cependant, ne pas suffire à mettre tout le monde d’accord sur l’opportunité des plans d’action de l’État. Un des mots d’ordre du président de la République à ses collaborateurs est, pourtant, de concrétiser des projets de développement ayant des impacts directs sur le bien-être des ménages. Ces derniers plient, actuellement, sous le poids de l’inflation. La crise de l’emploi, ou encore, la dégringolade du cours de l’ariary qui impacte les prix des médicaments, par exemple, n’arrangent pas les choses. Bien que les efforts soient palpables, l’insécurité reste d’actualité. Durant sa campagne, le chef de l’État s’est engagé à améliorer l’accès à l’eau potable, baisser le prix de l’électricité et augmenter le nombre de ménages bénéficiaires. Il y a aussi, la réduction du prix du carburant. Le manque d’eau est pourtant, la cause du Kere. Même des quartiers d’Antananarivo, souffrent des défaillances de la distribution d’eau. Le changement climatique complique, d’autant plus, la donne. Les coupures d’électricité sont le quotidien des usagers de la Jirama, alors que les factures flambent. À entendre les explications du Premier ministre devant les députés, du reste, une réduction du prix à la pompe n’est pas encore pour tout de suite. Andry Rajoelina se fixe comme défi de concrétiser ses « Velirano », durant ce quinquennat. Après deux ans de mandat chamboulé par une crise mondiale, le TGV est dans l’obligation de mettre les bouchées doubles pour tenir ses engagements. Pour accélérer la cadence, le locataire d’Iavoloha mise sur le Plan émergence de Madagascar (PEM). Un plan d’action sur trois ans qui sera présenté officiellement, lors d’une conférence vers la fin du mois de janvier. Les fastueuses réceptions de présentation de vœux seront donc, remplacées par une conférence durant laquelle Andry Rajoelina présentera devant les acteurs étatiques et économiques, ainsi que les Partenaires techniques et financières (PTF), son plan d’action à court et moyen termes. Selon les indiscrétions, le PEM a aussi, vocation d’impacter sur le long terme. À devenir « une feuille de route », de la dynamique de développement de Madagascar durant les vingt prochaines années.
Plus récente Plus ancienne