Verdiktat?


Le sort de Hasina, l’infortuné père du jeune garçon qu’il avait corrigé sous l’œil indiscret des voyeuristes des réseaux sociaux, sera scellé aujourd’hui. La justice tranchera s’il doit prolonger son séjour en prison où il est en détention préventive depuis quinze jours ou s’il recouvrera la liberté après un purgatoire. Sa famille, ses proches ainsi que l’opinion sont ainsi pendus à la décision de la justice. L’intransigeance de la justice qui lui a refusé une demande de liberté provisoire laisserait croire qu’il risque une sanction exemplaire. Hasina a eu le malheur d’être pris sur le fait à un moment où une nouvelle loi sur les violences basées sur le genre a été votée depuis un an par le Parlement. Il est donc le premier coupable à punir pour l’exemple. Le ministère de la Justice a d’ailleurs fait référence aux termes de cette nouvelle loi pour justifier la mise en détention provisoire de Hasina. Logiquement, on devrait s’attendre à une confirmation. À l’issue de son procès, le parquet aurait accepté sa demande de liberté provisoire mais les juges ont refusé après délibération. Y-a-t-il eu un « ordre »? On l’ignore toujours est-il que l’état de santé du prévenu, qui souffre d’un grave problème cardiaque aurait amplement justifié sa remise en liberté. Quel message voudrait-on faire passer s’il était condamné par un emprisonnement ferme? Il est évident que cela freinera les ardeurs des pères fouettards de tous les horizons au risque de favoriser la prolifération des enfants prodigues. Mais son incarcération est-elle la meilleure solution pour son fils Dylan interné de force dans un centre de rééducation? Cherche t-on à sévir à tout prix ou à aider la famille, l’enfant? Déjà déchiré et disloqué, que deviendra l’enfant sans son père et loin de sa famille? Est-ce qu’on est sûr que c’est la meilleure solution pour avoir les résultats escomptés? L’affaire mérite d’être traitée sous d’autres dimensions sociales et humaines au delà de l’application stricto sensu de la loi. Si le verdict va davantage aggraver les problèmes de la famille, va détruire carrément l’avenir de l’enfant, on se demande si c’était l’objectif visé. Pour le moment tout relève de la spéculation. Comme d’habitude, le seul espoir des prévenus est de faire confiance à la Justice même si la plupart du temps, elle est juste subjective.
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