DIANA - La restauration des paysages et des forêts au menu


Le chef-lieu de la région Diana  a abrité, durant les trois derniers jours  de la semaine passée, une  rencontre nationale de restauration des paysages et des forêts (RPF). Elle a regroupé les organisations de producteurs forestiers et agricoles issus de quatre régions d’interventions des deux projets, à savoir Analamanga, Atsinanana, Sofia et Diana. Antsiranana a accueilli en fin de la semaine dernière un atelier axé sur la restauration des paysages et des forêts. Il a réuni des organisations de producteurs forestiers et agricoles venant des régions Analamanga, Atsinanana, Sofia et Diana. Il a également réuni des autorités ministérielles, des autorités régionales conduites par le gouverneur, les représentants des partenaires ainsi que plusieurs partenaires locaux impliqués dans le projet. Des représentants des organisations togolaises des producteurs forestiers y ont été présents. L’initiative est venue de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation (FAO) à Madagascar et ses partenaires à travers le « Mécanisme forêts et producteurs », d’après l’anglais Forest and Farm Facility (FFF) et le projet « Forest for Future » ou F4F/GIZ. Selon Philippe Bamigbade, chef de projet F4F, la rencontre aurait pu se tenir dans la capitale, mais quand on parle de la restauration de paysage, il s’agit exactement de la communauté locale de base. L’occasion a également permis de mettre en synergie ces deux projets qui interviennent tous dans la région Diana. Cette année, ce rendez-vous a été particulièrement marqué par la concentration de ces zones d’intervention dans la capitale du Nord. L’objectif est que les parties prenantes s’approprient de la stratégie nationale malgache sur la restauration des paysages et des forêts et les principaux défis existants ainsi que les enjeux de la conjugaison de l’exploitation et de la protection des ressources naturelles. Selon les explications, Madagascar est l’un des pays africains qui s’est engagé sur l’initiative AFR 100 pour atteindre ses objectifs nationaux dans le domaine discuté. Le contexte de déforestation et de dégradation de Madagascar est très pertinent pour les objectifs AFR 100. Les agriculteurs et les organisations des producteurs sont donc identifiés comme des acteurs clés dans l’effort national visant à restaurer et à réhabiliter le couvert forestier. Le mécanisme forêts et paysans a donc pour but de créer des paysages résilients face au changement climatique et d’améliorer les moyens de subsistance, avec les organisations de producteurs forestiers et agricoles (OPFA) comme acteurs clés du changement.   [caption id="attachment_139089" align="alignleft" width="575"] Le gouverneur Daodo Arona Marisiky lors de la cérémonie de clôture.[/caption] Visite sur terrain Certes, l’initiative de restauration des paysages forestiers africains AFR 100 vise à restaurer 128 millions d’hectares de terres en Afrique d’ici 2030, mais pour le cas de Madagascar, il s’agit de restaurer quatre millions d’hectares de terres dégradées et de paysages forestiers à l’horizon 2030. « Durant l’atelier, nous avons travaillé sur la question comment impliquer beaucoup plus les paysans dans la restauration des paysages et des forêts ici pour atteindre cet engagement de Madagascar car ils ont un rôle important à jouer la dedans. Ce sont eux qui travaillent sur les paysages et quand on parle de paysage on parle de ses plusieurs utilisations, comme l’agriculture, la forêt, l’eau, le pâturage … », explique encore Philippe Bamigbade. Il a d’ailleurs précisé que cela n’exclut pas d’autres acteurs qui interviennent ensemble sur les nouveaux paysages. D’où la nécessité de ces échanges et discussions. Outre leur rencontre dans la grande salle de l’hôtel de la Poste, les quelque quatre-vingt participants se sont aussi déplacés dans différentes communes du district d’Antsiranana-II, telles Anketrakabe, Berafia, Sadjoavato, Andrafiabe, Anivorano pour constater de visu la réalité sur terrain, les actions concrètes et les idées innovantes mises en œuvre par les paysans locaux. Bref, il s’agissait d’échanges d’expériences très enrichissantes et les participants sont partis avec de nouvelles idées pour pouvoir mettre en œuvre la stratégie RPF de Madagascar. Les organisations des paysans producteurs ont fait une déclaration commune afin de montrer leur engagement à participer à la restauration des paysages forestiers. Le défi est estimé à 15 200 ha par an, dont 400 ha dans Analamanga, 1100 ha dans Atsinanana, 100 ha dans Diana et 300 ha dans Sofia. Des requêtes ont été également émises à l’issue de l’atelier national afin de concrétiser et de réaliser cette vision : renforcer les capacités, octroyer des équipements de production et des moyens, faciliter l'acquisition foncière, accentuer l’importance des femmes et des jeunes dans la réalisation des objectifs de la RPF. Tout s’est terminé par la visite de la Foire aux savoirs « share fair », tables montrant les produits des six partenaires FFF et F4F.
Plus récente Plus ancienne