Question à Giovanni Di Girolamo - “Il y a des aspects à améliorer avant les élections”


Le IXe dialogue politique entre l’État et l’Union européenne (UE) s’est tenu au palais d’État d’Iavoloha, le 19 novembre. L’ambassadeur de la délégation de l’UE a donné plus de détails sur les sujets discutés, sur les choix de certains mots et la modification du communiqué conjoint de l’événement. Accord de pêche, Fonds européen de développement (FED), et les préparatifs des prochaines échéances électorales sont au menu. Interview. L’Express de Madagascar. Dans les relations entre l’Union européenne et Madagascar, il y a un point de blocage actuellement. Il s’agit de l’accord de pêche. Où en est ce dossier? Giovanni Di Girolamo. Nous avons été prêts à signer l’accord de pêche depuis 2019. Nous avions un accord indicatif avec les autorités malgaches. Au début de l’année 2020, cependant, le gouvernement malgache a fait état d’avoir une série de requêtes additionnelles, nous avons donc repris les négociations. Il y a eu des étapes en 2020 et 2021, mais il y a eu la pandémie causée par la Covid-19. Les deux positions qui, à un certain moment, semblaient proches s’étaient éloignées. Il semblerait, toutefois, qu’elles pourraient se rapprocher maintenant, nous sommes dans une phase de réflexion puisqu’il y a encore une certaine distance entre les positions des deux parties. Pour nous, il est important de conclure un accord de pêche, puisque c’est un élément de nos relations générales. Nous avons eu un accord de pêche depuis longtemps. Par ailleurs, nous sommes dans une phase où Madagascar est en train de perdre des ressources. Pourquoi dites-vous cela? Evidemment, sans accord, il n’y a pas les compensations y afférentes. Toutes les compensations sont basées sur les captures, des thons essentiellement. Donc il y a une situation dans laquelle nous estimons qu’il serait utile pour les deux parties d’avoir un accord qui signifie, aussi, la présence de bateaux européens dans les eaux malgaches. Qui peuvent aller dans les ports malgaches pour faire des entretiens. Un point important pour certains ports, comme celui d’Antsiranana, par exemple. Et encore, les bateaux européens, lorsqu’ils pêchent dans les eaux malgaches, s’engagent aussi, à rapporter aux autorités malgaches des cas de pêches illégales. C’est donc aussi une source d’information . Le fait est que Madagascar dispose d’une région maritime très vaste, pas toujours facile à contrôler et la présence des bateaux européens est un facteur additionnel de la sécurité maritime. Un des points requis par Madagascar serait d’augmenter à hauteur de 40 millions d’euros le montant des redevances de pêches. Est-ce une somme excessive, surtout en comparaison à d’autres pays comme le Maroc, auquel l’Europe verse dans les 50 millions d’euros ? Les compensations sont basées sur les captures. La quantité des poissons pêchés varie d’un pays à l’autre. Soit de la disponibilité des poissons dans les eaux, soit de la distance. Il est clair que les eaux marocaines sont beaucoup plus proches des côtes européennes, particulièrement, de celles d’un pays avec une grande flotte de pêche qu’est l’Espagne. Il est évident que la fréquence des bateaux européens dans les eaux du Maroc et de la Mauritanie est plus importante qu’ici, étant donné la distance. Certes, ici il y a le département de Mayotte, mais surtout celui de la Réunion qui est actif dans la pêche, ainsi que des bateaux qui viennent d’Europe, mais il est clair qu’il est difficile d’imaginer arriver au même niveau de capture que dans des eaux qui sont plus proches de l’Union européenne. Ceci dit, les compensations, de notre point de vue, sont correctes. Evidemment, je ne peux pas rentrer dans une négociation en cours. J’espère, en tout cas, que nous parviendrons à un accord. Nous sommes dans la phase post-accord de Cotonou, mais à Madagascar, le FED est toujours d’actualité. Y a-t-il encore des reliquats sur le XIe FED et à combien s’élèvent-ils? En fait, pratiquement tout le 11e FED a été engagé. Evidemment, à cause des procédures, il y a un décalage entre l’établissement d’un projet, les engagements contractuels et le paiement. On peut dire, néanmoins, que la totalité du 11e FED est engagé. Il reste à débourser deux tranches importantes d’appui budgétaire qui, ensemble, sont de l’ordre de 20 millions d’euros. Et là, je dirais qu’il y a des conditions qui sont liées à la diffusion de certains types d’informations que nous avons demandé aux autorités malgaches en matière financière. Nous attendons ces renseignements et cet échange d’informations pour procéder au déboursement. Etant donné le temps qui reste, cela ne se fera pas cette année, mais nous avons encore 2022 pour le faire. Dans votre discours en ouverture du dialogue politique, à Iavoloha, vous avez mis l’accent sur la transparence dans la gestion des fonds anti-Covid. Seraient-ce ces informations là que vous attendez? Oui, c’est un des éléments. Il y a, aussi, des éléments concernant la lutte contre la corruption, ou encore, si les dépenses sont liées à des résultats sur le terrain. C’est dans le cadre d’une démarche naturelle. Dès qu’on engage l’argent des contribuables européens, il est normal qu’ils aient droit à un compte-rendu de l’utilisation des fonds. Il est également important de prendre en compte que l’appui budgétaire est particulièrement flexible pour l’Etat. Nous n’avons pas immédiatement de budget établi comme dans le cadre d’un projet, mais il y a des indicateurs à atteindre. Donc il faut partager des informations sur ces indicateurs, mais aussi, en général, sur l’utilisation d’autres fonds qui peuvent venir d’autres bailleurs. Ceci, en tenant compte que les Etats membres de l’Union européenne ont un rôle important dans les Boards de la Banque mondiale et du FMI [Fonds monétaire international]. Le fait de requérir plus de transparence signifierait-il que de votre point de vue, il y aurait encore des efforts à faire dans ce sens? Non, je ne dirais pas ça. Je dirais simplement que nous avons besoin d’un peu plus d’informations, c’est tout. Nous avons besoin de certaines informations pour aller de l’avant, c’est tout. Il ne nous appartient absolument pas de juger la gestion ou d’autres choses. Seulement, pour avancer, nous avons besoin de certaines informations et je pense que nous les aurons. En tout cas, les projets en cours dans le cadre du 11e FED ne sont pas remis en question? Absolument pas. Les projets du 11 FED ont des temps naturels d’exécution. Certains projets, comme la rocade est faite, il y a la RN6 dont le début des travaux a été inauguré. Nous ne sommes pas loin pour la RN13. Il y a des temps d’exécution qui sont liés à la gestion des appels d’offres. Dans certains cas, pour les projets qui sont encore en cours, il fallait faire des analyses d’impact environnemental, social et autres. Il y a, également, la question de l’indemnisation à finaliser sur certaines parties de certains projets. La seule chose qui soit liée à ce complément d’information que nous avons demandé est l’appui budgétaire qui est une petite partie du 11e FED. Sur le volet politique, vous avez évoqué la question des prochaines élections durant le dialogue politique. C’est un point qui a même fait l’objet d’une modification dans le communiqué conjoint de l’événement. Une phrase a marqué, notamment, c’est que l’Europe souhaite l’égalité entre les candidats. Quelle est la portée de cette phrase? C’est tout à fait normal qu’une élection doit être libre. Que tous les candidats doivent avoir la même opportunité d’accès aux médias. Pour rappel, l’Union européenne a fait une observation électorale en 2018, à l’invitation de l’Etat malgache. Nous avons jugé qu’il était utile de jouer un rôle pour certifier le bon déroulement des élections. Aucune élection au monde n’est parfaite. Le rôle des observateurs est de voir si, dans l’ensemble, il y a eu un résultat qui reflète la volonté populaire. Comme dans toute élection, il y avait des problèmes, mais ils n’ont pas affecté les résultats et c’est ce qui compte. Une autre chose qui découle des observations électorales sont les recommandations. Le fait de les mettre en œuvre, c’est aussi une condition pour avoir une prochaine mission d’observation électorale, mais toujours sur demande de l’Etat. Pourriez-vous rappeler quelles sont ces recommandations? Dans ces recommandations, il y avait des points importants, comme la réglementation des financements des campagnes. A Madagascar, les campagnes sont très chères. Cela s’explique, en partie, par les caractéristiques du pays, ses infrastructures, les difficultés à se rendre dans certaines régions. Mais, il est vrai que si les campagnes sont chères et qu’il n’y a pas de limite des dépenses, évidemment, ça pénalise des candidats. Il y a celle liée à la liberté de la presse. La loi sur la communication, par exemple, prévoit la mise en place d’un Agence nationale de régulation de la communication médiatisée, mais elle n’est pas encore opérationnelle. Il serait bien, pourtant, qu’il y ait une autorité indépendante qui puisse permettre un accès équitable aux médias. Pour que la nature publicitaire d’un message soit séparée des informations et analyses politiques. Il y a, aussi, les conditions d’accès aux médias privés. Une autre recommandation concerne la CENI. Il est important qu’elle ait un budget adéquat, connu à l’avance pour qu’elle puisse planifier son travail afin d’exercer effectivement ce rôle commission électorale indépendante. L’amélioration du cadre juridique des élections comme, par exemple, la mise à jour de la liste électorale, en fait également partie. Il y a différentes matières, comme le système de carte nationale d’identité qui pourrait aider à la confection de liste électorale fiable et inclusive. Votre appel à une égalité des candidats intervient deux ans avant les élections. Et pour l’instant, personne ne s’est officiellement déclaré candidat. Serait-ce une manière de faire passer le plafonnement concernant les fonds de campagne? Oui, en partie. Mais ce n’est pas seulement ça. L’idée c’est le principe. Heureusement, nous ne sommes pas encore dans la campagne électorale donc c’est le bon moment pour établir les principes généraux. Vu que nous avons été invités à faire une observation électorale et que nous l’avons fait, nous voulons simplement rappeler aux autorités l’importance de préparer la nouvelle échéance électorale. Ce sont des questions techniques, mais très importantes. Concernant le registre électoral, par exemple. Lors des précédentes élections, il y a eu des personnes qui n’ont pas pu voter, puisqu’elles n’ont pas été dans le registre électoral. Cela n’a pas pénalisé un candidat spécifiquement, mais ça a été un problème généralisé qui peut être amélioré. L’Etat malgache a fait un énorme effort après les crises des décennies passées, pour créer un système qui puisse donner à l’électeur la garantie que les élections soient fiables. Ceci a eu lieu en 2018. Seulement, il y a quand même certains aspects à améliorer et les recommandations sont en cours d’être mises en pratique. Idéalement, toutefois, elles doivent l’être avant les prochaines élections. Pourquoi ? Afin qu’elle soit calme, que tous se sentent en confiance et donc de prendre certaines mesures pour, au moins, donner une égalité d’opportunité initiale. Il est clair qu’il y a des candidats plus populaires que d’autres. C’est inévitable, mais au moins, qu’il n’y a pas de différence énorme, par exemple, en termes de financement de campagne qui rend impossible pour certains de se présenter. Certes, c’est une question complexe, mais ce sont juste des recommandations. Le fait est qu’on nous a appelé, nous avons observé et avons certifié que les élections étaient fiables et correctes dans l’ensemble. Et après nous avons fait des recommandations, c’est tout. Il ne faut pas, non plus, s’imaginer que ce soit une ingérence ou quelque chose du genre. Y a-t-il une crainte d’instabilité électorale pour avoir nécessairement fait un tel appel dès maintenant? Non, nous n’avons pas de préoccupations particulières. C’est juste que nous avons encore le temps d’appliquer les recommandations. C’est uniquement cela. Effectivement, le sujet est sorti durant le dialogue politique, mais c’était pour dire que nous avons le temps de bien préparer les échéances électorales. C’est le bon moment aussi, puisque nous ne sommes pas encore dans la campagne électorale, où cette question pourrait être manipulée par tel ou tel candidat. Là, ça a été dit dans le cadre d’un dialogue amical entre l’Union européenne et Madagascar. Par ailleurs, l’autre raison de cette déclaration est qu’après une observation électorale, il y a une mission de suivi. Elle aurait pu venir cette année. Seulement, à cause de la crise sanitaire ça n’a pas pu se faire et nous travaillons pour qu’elle puisse venir en 2022. Donc c’était, aussi, pour informer le gouvernement sur la base de l’accord sur l’observation électorale et anticiper un peu les sujets qui pourront être soulevés. Dans une première version du communiqué conjoint, il est rapporté que l’Etat a précisé que la Haute Cour constitutionnelle (HCC), et la CENI sont mises en place suivant les dispositions légales. L’impartialité et la neutralité ou l’indépendance de ces deux institutions auraient-elles été soulevées durant le dialogue politique? L’Etat malgache a exprimé sa position, c’est tout à fait correct. Nous ne rentrons pas dans ce type de détail. Comme je l’ai dit, il y a eu des recommandations qui ont été faites. Concernant la CENI, elle doit être indépendante, c’est évident. Elle doit, également, avoir un budget, mais nous ne sommes pas rentrés dans ces détails-là. Nous laissons ces questions à la mission de suivi. A deux ans de la prochaine élection présidentielle, du côté du corps diplomatique, notamment, de l’Europe, comment percevez-vous la conjoncture politique à Madagascar? Tous les pays au monde ont dû faire face au coronavirus. Madagascar, heureusement, a été moins touché que d’autres. Comme tous les autres pays, il y a quand même des conséquences économiques à cause de la réduction considérable du tourisme qui a affecté une ressource considérable de devises pour le pays. Il y a, également, la crise des containers qui provoquent des augmentations de frais. Il y a l’inflation. Ce sont des phénomènes mondiaux et non pas juste à Madagascar. Nous sommes dans une situation économique assez complexe. Pour le moment la situation reste calme. Évidemment, il y a toute une série de facteurs sociaux qu’il faut prendre en compte, afin de continuer à se développer et faire face au défi économique imposé par la Covid-19. En somme, je dirais qu’il n’y a pas d’élément particulier de préoccupation, mais qu’il faut tenir compte d’une situation économique plus difficile. Ça peut avoir des répercussions sociales. C’est pour cela que nous considérons que notre coopération avec Madagascar peut jouer un rôle, pour aider le pays à se stabiliser et continuer sur le chemin du développement. Parler d’égalité des candidats n’est-il pas utopique lorsque dans une élection, celui qui est le plus populaire et, aussi, qui a le plus de moyens a un certain avantage. Notamment, quand vous parlez d’accès équitable à la presse. La plupart des organes de presse appartiennent à des personnalités qui ont leur obédience politique. Nous exprimons des principes pour essayer de s’approcher le plus possible d’un modèle idéal. Bien que les journaux soient privés, par exemple, cela ne les empêche pas d’être fairplay et de laisser des espaces à tous les candidats à des prix équitables. De séparer la propagande des articles. De favoriser le travail des journalistes qui s’efforcent d’avoir une analyse indépendante et objective. C’est une question d’esprit. Il faut comprendre, aussi, qu’il n’existe aucune élection parfaite au monde. Même chez nous, en Europe, nos élections sont, également, scrutées. Le bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme émet des jugements qui sont faits dans les pays de l’Union européennes. Nous sommes aussi, assujettis à des commentaires qui peuvent être positifs ou négatifs, selon le cas. Il y a certains courants qui lisent dans votre discours en ouverture du dialogue politique, des réprimandes contre les autorités malgaches. Absolument pas. Ce n’est pas du tout mon intention. Il n’y a eu aucune réprimande. C’est juste que dans le cadre d’un dialogue amical, vu que nous avons fait une observation électorale et qu’il y aura une mission de suivi, il fallait dire à quoi cette dernière s’attend. Il n’y a pas de remarque spécifique. C’était juste pour rappeler que dans le cadre de l’accord que nous avons signé, une mission de suivi viendra et ce seront les sujets qu’elle va suivre. C’était, plutôt, pour préparer le travail ensemble. Néanmoins, vous avez été relativement directs. Vous savez, c’est toujours relativement compliqué. Dans une relation amicale comme celle entre Madagascar et l’Union européenne, il faut parler avec une certaine franchise dans le respect des rôles et de la souveraineté de chacun. En même temps, nous avons beaucoup de chantiers ensemble. Des chantiers de coopération économique, ou commerciaux et aussi, politique. Bien entendu, il y a des questions qui sont beaucoup plus sensibles. C’est plus facile de se mettre d’accord sur un projet de coopération, que d’observation électorale. Il ne faut pas lire une critique contre le gouvernement actuel. Il s’agit d’évoquer des questions qui existent depuis longtemps et qu’il faut traiter. Il faut, également, souligner que nous parlons entre institutions. Donc, nous nous adressons à l’Etat malgache, mais ça ne concerne pas seulement le gouvernement en cours. Vu l’excellent niveau des relations et que nous avançons ensemble sur de nombreux dossiers, il y a aussi ce sujet qu’il fallait aborder. Vous avez souligné l’importance de préserver la stabilité et les acquis démocratiques. Du point de vue de l’Europe, quels sont les principaux enjeux durant les deux ans qui restent avant la prochaine élection présidentielle? Essayer de mettre en pratique les recommandations de la mission d’observation électorale pourrait aider à avoir des élections plus tranquilles, plus apaisées. Il faut, aussi, comprendre que ces recommandations se basent sur la possibilité d’avoir observé des centaines d’élections dans différents pays du monde par des gens qui ont une expérience de l’observation électorale dans plusieurs Etats. Cela peut aider à identifier les facteurs qui peuvent créer des complications au cours d’une élection. Et en parallèle, c’est important de travailler pour une relance économique. Evidemment, il est plus facile d’avoir une phase de stabilité sociale quand le facteur économique est plus confortable. Donc voilà, tous les facteurs économiques seront importants, du fait que lorsqu’on va se rapprocher d’un processus électoral, c’est mieux d’y arriver avec un climat social apaisé. C’est pour cela, aussi, que nous sommes dans une nouvelle phase de programmation et de discussion sur ce que nous pouvons faire ensemble. La révision du cadre juridique des élections est recommandée. Le président sortant de la CENI l’a, également, souligné. Pourtant, ça a été la cause d’une mini-crise politique en 2018. Etant donné la conjoncture, s’engager dans un tel débat politique est-il opportun? Il faut voir ce qui est faisable. Identifier les questions vraiment problématiques et les résoudre à temps, dans un esprit, bien entendu, d’assurer un bon fonctionnement des organismes de contrôle des élections. Réduire au maximum le nombre de personnes qui ne peuvent pas voter puisqu’elles ne sont pas sur le registre électoral. Donc élargir la base électorale, en améliorant la liste est fondamentale. Après il y a, aussi, tout ce qui permet à la CENI de bien fonctionner, c’est, aussi un élément important. Un budget qui est connu à l’avance, en toute transparence est une garantie de sa fonctionnalité et de son indépendance. Ce n’est pas une question d’individu dans ce cas? Puisqu’actuellement, la composition de la CENI fait couler beaucoup d’encre. Nous ne rentrons pas dans cette question, nous regardons plutôt le fonctionnement institutionnel. Indépendamment des membres, s’il n’y a pas de budget, ou si le budget arrive à la dernière minute, ils ne pourront pas fonctionner. Il est clair que les membres de la CENI doivent être indépendants. Les personnes nommées doivent travailler en toute conscience dans l’intérêt du pays. La leçon que nous avons apprise, nous en Europe, de part notre vécu, est que les institutions sont importantes. Des institutions qui ont leur force autonome, pas influençable par les courants politiques, assurent le bon fonctionnement de la République dans les moments de crise. A Madagascar, la HCC et la CENI ont vraiment fait de leur mieux en 2018, pour donner cette image d’institution impartiale. Les institutions de contrôle doivent avoir comme principe de base, l’impartialité.
Plus récente Plus ancienne