Andry Rajoelina - “Les médias doivent être vecteurs de paix”


Pour marquer la journée mondiale du patrimoine audiovisuel, l’ORTM a été à l’honneur avec le coup d’envoi de l’édification d’un auditorium et d’un musée. Le Président en a profité pour rappeler la responsabilité des médias dans la bonne marche de la société. Contribuer à l’éducation citoyenne. Telle est la conception du rôle des médias par Andry Rajoelina, président de la République. Un point de vue dont il a fait part durant son discours à l’Office de la radio et de la télévision de Madagascar (ORTM), hier. C’était la journée mondiale du patrimoine audiovisuel. Une fois n’est pas coutume, elle a été marquée en grande pompe à Madagascar. Par le truchement du ministère de la Communication et de la culture, l’Etat a marqué la journée par une cérémonie de pose de premières pierres d’un auditorium et d’un musée du patrimoine de l'audiovisuel. Un événement qui s’est tenu sur la place où se trouvait l’ancien bâtiment de la radio Madagasikara (RNM). Le Président a profité de l’occasion pour aborder la question de la responsabilité sociale des médias. “Les médias ont un rôle important dans la société. C’est à eux que revient la responsabilité de rapporter toutes les informations au niveau national et international”, déclare le locataire d’Iavoloha. Il avance, du reste, que les médias contribuent également à forger un esprit patriotique et un comportement citoyen, à condition toutefois, que les médias jouent leur rôle dans la droiture. Que les informations publiées soient vraies et vérifiées”. Sur sa lancée, le chef de l’Etat souligne le caractère “sensible et crucial” du rôle des médias. Il ajoute que les médias, y compris les réseaux sociaux, peuvent contribuer à la paix sociale, ou au contraire, renforcer les clivages et embraser la société. “Les médias ne doivent pas être utilisés comme outils pour créer des troubles sociaux, renforcer les clivages et la haine, désinformer ou servir d’outil de dénigrement d’une personne”, ajoute le Président Rajoelina. Rétablir un environnement médiatique sain Avec la récente élection des membres du bureau de l’Ordre des journalistes de Madagascar (OJM), les gens de presse ont été au centre de l’attention. Des déclarations et des agissements déplorables de la part de certains acteurs de ce domaine ont révélé au grand public le mal qui ronge le métier. Des dissensions qui sont à l’image des clivages politiques au sein de la société. La presse aussi est polluée par la politique. Quelle que soit son obédience, les intérêts politiques des uns et des autres prennent souvent le dessus sur la déontologie et l’éthique et les bases du métier. Sous couvert de travail journalistique, certaines publications se résument à des invectives personnels dénuées de tout intérêt public, ou de dénigrement. L’épisode de l’élection des membres du bureau de l’OJM démontre que, pour arriver à leur fin, des gens de presse n’hésitent pas à flirter avec l’illégalité. La presse traditionnelle subit par ailleurs la concurrence des réseaux sociaux. Tablant sur le principe du recoupement et de la contre vérification pour s’assurer de la fiabilité et de la véracité des informations publiées, les médias traditionnels doivent être les balises, les remparts des informations partagées en roue libre sur les réseaux sociaux. Les plateformes numériques qui, à cause des clivages de toutes sortes et notamment politiques, sont un théâtre quotidien d’invectives et de polémiques stériles, parfois futiles et même puériles. Dans certains cas pourtant, la presse traditionnelle, toujours dans l’optique de satisfaire des intérêts particuliers, tend à suivre le courant des réseaux sociaux. Comme l’a souligné le président de la République, les médias, particulièrement la presse traditionnelle, ont une responsabilité sociale. La presse, les journalistes doivent faire la part des choses. Les autres acteurs qui essaient quotidiennement d’influencer, de faire pression sur les médias pour servir leur cause, au point d’empiéter sur la liberté de la presse, doivent aussi se remettre en question. Acteurs politiques et économiques, autorités civiles ou militaires et simples citoyens, tous ont une partition à jouer pour rétablir un environnement médiatique sain. Un impératif, notamment, en vue des prochaines échéances électorales nationales.
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