Ny Rado Rafalimanana - « Il y a une intimidation des candidats »


Selon le candidat numéro 11, l’agression de ses partisans, samedi, à Anosi­zato, renforce les appréhensions vis-à-vis du processus électoral. • Vous avez publié sur votre compte Facebook que certains de vos partisans auraient été agressés. Pourriez-vous nous en dire plus ? - En fait, j’ai reçu un message de mon quartier général (QG), ce matin [hier], que samedi vers 16 heures 30, quatre de mes partisans qui étaient dans un véhicule pris dans un embouteillage à hauteur du QG du parti TGV [Tanora Malagasy vonona], se sont fait insulter et invectiver. Offusqués des insultes et provocations, mes partisans ont alors demandé des explications. Tout d’un coup plusieurs jeunes gens ont déboulé de ce QG [celui du TGV], qui je le souligne, est au bord de la route et les ont tabassés. • N’y avait-il pas une probable altercation ? - Ils ne faisaient même pas de propagande, il y avait juste une affiche Ny Rado Rafali­manana collée sur la voiture. Cela renforce les incertitudes quant au respect de la démocratie dans ce processus électoral. Pareillement sur le respect des droits humains. On constate qu’il y a une intimidation des candidats et de leurs partisans. Mais nous n’allons pas rester les bras croisés. • Que comptez-vous faire ? - De toute façon, nous avons porté plainte. Notre service juridique a déjà engagé une démarche et porté plainte devant les autorités compétentes, ainsi que, devant la CENI [Commission électorale nationale indépendante], puisque j’estime que ce n’est pas un acte gratuit. Je crois que ce n’est pas une coïncidence lorsque je vois, une heure après, sur les réseaux sociaux que les partisans d’un autre candidat ont été agressés par ceux du même camp qui ont tabassé les miens. • Il y a une hypothèse selon laquelle, ce scenario est orchestré par ceux qui veulent le report de l’élection. Ne serait-ce pas le cas ? - Je voudrais faire une précision sur cette question du report. Le candidat Ny Rado Rafalimanana n’est pas contre l’élection du 7 novembre, mais il faut qu’on ouvre cette liste électorale pour nettoyer et rectifier. Si la CENI arrive à le faire avant le 7 novembre, tant mieux. Si ce n’est pas le cas, je pense qu’il faut tenir compte du droit de vote de tous. En l’état actuel des choses, les dés sont pipés et je pense que ces agressivités contre ceux qui veulent le toilettage le confirment. • Y-a-t-il ou non manipulation alors ? - Pour le cas de mes partisans, il n’y a aucune manipulation. Ils étaient pris dans un embouteillage, ils n’étaient même pas en campagne, juste que le véhicule portait mes affiches. Ce sont des gens qui venaient directement de ce QG qui se trouvent au bord de la route. De toute façon nous avons porté plainte et nous allons voir. Il n’y a aucune manipulation et je condamne fermement les accusations selon lesquelles ce sont les candidats qui demandent l’ouverture de la liste qui commanditent ces actes. • On a vu sur votre page Facebook que vous venez de faire une tournée à Miari­narivo et Tsiroano­mandidy. N’est-ce pas enfreindre la résolution d’Ivato ? - La résolution dit effectivement qu’on arrête la campagne, mais au quatrième point, il est indiqué que chacun fasse connaître à la population ce qui a été décidé à Ivato. C’est ce que j’ai fait. J’ai expliqué les raisons de notre revendication comme la violence que l’on voit déjà et les problèmes de la liste électorale. • N’est-ce pas un moyen détourné de poursuivre la campagne, justement ? - Ce n’est pas du tout le cas. Nous n’appelons plus les Malgaches à voter pour nous, mais essayons d’éclairer les esprits face à la réalité à la situation, pour dire que les dés sont déjà pipés dans cette élection. Et je me tourne vers la communauté internationale pour dire que j’entrevois une crise postélectorale. • Les 72 heures que vous avez données aux responsables étatiques s’achèvent demain. Quelle serait la prochaine démarche du collectif des candidats ? - Nous verrons demain. Le fait que le Chef d’État par intérim nous a reçus au palais d’Ambohitsirohitra a été une très bonne chose. Sauf changement, il a dû réunir les institutions concernées et une nouvelle rencontre entre lui et le collectif devrait se tenir ensuite. Même eux et la CENI ont accepté les défaillances de la liste. Même le Président par intérim a dit qu’il y a reconnu une défaillance de confiance envers les élections. • Que serez-vous à l’issue des 72 heures ? - Attendons qu’elles soient écoulées, mais nous ne resterons pas les bras croisés. • Pourrait-on savoir alors, quelle serait votre prochaine démarche en cas de réponse défavorable ? - Ça a déjà été annoncé devant les forces vives de la nation à Ivato. Si les dirigeants actuels n’arrivent pas à comprendre ce qui se passe et ne répondent pas, nous allons parler au peuple. • Sous quelle forme allez-vous parler à la population. Ce sera par une manifestation publique ? - Tous les moyens sont bons pour que le peuple connaisse la réalité du pays. Je ne peux pas parler au nom du collectif puisqu’il y a un comité qui a déjà été mis en place pour s’en occuper. Nous verrons ce qu’il en sera. Le mieux serait que le gouvernement, ces dirigeants répondent correctement demain, et ne fera pas un forcing d’une élection qui est déjà truquée d’avance. Nous n’avons jamais demandé le report des élections. Nous voulons juste une réouverture de la liste et c’est à la CENI de voir s’il y a un report ou non puisque c’est lui qui s’occupe du côté technique. Sur la prochaine démarche, moi, par exemple, j’ai proposé une plainte à l’internationale. • Pourquoi affirmez-vous que l’élection est truquée d’avance ? - Un membre du collectif a des preuves de cela. Des preuves qu’il y a déjà des tentatives de fraude. Il y a aussi, l’inégalité. Pour mon cas, par exemple, pourquoi ce sont seulement les trois candidats d’État puisqu’ils sont représentés dans le gouvernement, qui ont le droit d’utiliser des hélicoptères et pourquoi ne pas m’en donner l’autorisation ? Ils ne veulent pas d’autres concurrents. Nous voulons juste qu’on nous rassure puisqu’il y a une défaillance de confiance envers ce processus.  
Plus récente Plus ancienne