Antsalova - Les villageois terrorisés face à des exécutions


Deux présumés dahalo et une femme ont été abattus par balle, les 20 et 25 septembre, dans le district d’Antsalova. Les habitants s’inquiètent et tirent la sonnette d’alarme. TRIPLE perte en vies humaines depuis dimanche 20 septembre, dans la commune de Soahany, district d’Antsalova. Les victimes sont deux hommes, présumés dahalo, et la compagne de l’un d'eux. Ils sont tous tombés sous les balles d’une équipe dirigée par un gendarme de première classe. La dernière victime est à déplorer en fin de semaine dernière. La gendarmerie et le fokonolona ont chacun leur version des faits. Selon les renseignements recueillis auprès de l a gendarmerie, ces décès ont été constatés dans un accrochage. « La compagnie territoriale de Maintirano a mené une opération dans le district d’Antsalova. Le jeune homme de 29 ans (ndlr : mort par balle) était parmi les dahalo recherchés dans la commune de Soahany qui avaient commis des vols de bœufs et des meurtres. Il a été localisé à son domicile par deux gendarmes dirigés par un gendarme de première classe (G1C) du poste avancé de Bemonto, étant en poste fixe à Soahany », d’après le rapport du point de situation. Succombé « Lors de son interpellation, l’individu en question a directement ouvert le feu depuis l’intérieur et a lancé une sagaie sur les gendarmes. Ces derniers ont riposté avec leurs armes et ont pu le neutraliser. Cependant, son amante, âgée de 21 ans, qui était avec lui a été touchée par balle à la cuisse. Evacuée d'urgence vers un centre hospitalier, elle a succombé à ses blessures en chemin », explique la gendarmerie qui a affirmé avoir récupéré un fusil de chasse de fabrication locale sur les lieux de l’accrochage. De leur côté, les villageois se rebiffent puisque ce qu’ils ont vécu serait une scène d’exécution sommaire et de dérive. À la lumière des témoignages, « pour ce qui était du 20 septembre, un habitant a été chassé de chez lui, vers midi. Il a été attaché et amené à Ambatofolo où il a été fusillé vers 16 heures. On lui avait réclamé un million d’ariary avant son exécution ». « La seconde fois, les gendarmes sont venus chercher un villageois chez qui dormait la jeune femme. Cette dernière a été criblée de balles. Son compagnon a été tué après elle. Ils ont été massacrés sans motif. Des rumeurs circulent que ces gendarmes vont encore continuer le massacre », signalent les informations rapportées. Les gendarmes auraient contraint le maire à leur fournir une lettre les épargnant. Cet élu, joint par téléphone hier, a expliqué qu’aucune de deux dernières victimes n’était armée. « Il n’y a jamais eu un accrochage. Je vous l’affirme. Je ne peux pas tout révéler si ces gendarmes sont toujours ici. Attendons qu’ils soient partis », soulignent-ils.
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