PDG


Un ouf de soulagement pour les élèves et les parents. Les épreuves d’Éducation physique et sportive aux examens du BEPC et du baccalauréat ont été supprimées pour raison sanitaire. On peut comprendre qu’à cause du confinement pendant lequel tous les sites sportifs ont été fermés et tout le monde devait rester chez lui, les élèves n’ont pas pu se préparer convenablement pour affronter ces épreuves. Il faut bien évidemment s’entraîner tout au long de l’année pour pouvoir réaliser une belle performance et glaner quelques points. Quant aux raisons sanitaires évoquées pour motiver leur suppression, on se demande si les épreuves sportives sont plus dangereuses que les transports en commun en termes de contamination du coronavirus. Il faut dire qu’au BEPC, les épreuves d’EPS sont facultatives alors qu’au baccalauréat, avec un cœfficient 1. Des barèmes qui datent d’un demi-siècle. Du moins après les événements de mai 1972 où de grosses réformes ont été entamées au niveau de l’éducation et de l’enseignement. On n’a jamais d’ailleurs cherché à les changer. On reconnaît pourtant les valeurs de l’éducation sportive et l’État a créé une École Nationale Supérieure pour les Sports à l’université d’Antananarivo et l’Académie nationale des sports à Ampefiloha. L’ENS forme des cadres spécialisés de sports depuis sa création qu’on appelle péjorativement PDG, prof de gym. Ils sont plus d’un millier à être diplômés de cette école mais pour la plupart, ils n’ont jamais trouvé de poste au sein de l’administration publique et ont dû embrasser d’autres carrières. L’ENS continue toujours de fonctionner dans cette incohérence dans l’adéquation formation-emploi. L’Etat mise beaucoup actuellement sur le développement du sport depuis le phénomène Barea. Le président de la République a annoncé la construction d’une nouvelle Académie des sports pour préparer l’élite. Le milieu scolaire est le meilleur vivier du sport et le meilleur terrain de détection. Depuis toujours ou plutôt avant 1972, les compétitions sportives scolaires ont été le cadre de l’éclosion des plus grands athlètes comme Jean Louis Ravelomanantsoa, Tovondray, Alfred Rabenja, Jean Andre Ndremanjary, Mick Andrianasy, Henri Randrianjatovo, Hanitra Andriantsoavina, Prosper Rajaonarisaona. L’État dépense beaucoup d’argent dans la formation des cadres qu’il n’exploite pas par la suite alors qu’ils peuvent servir les différentes fédérations et ligues pour concrétiser la politique de l’État pour le développement du sport. Certains peuvent tenir le rôle d’un DTN, d’un entraîneur ou d’un préparateur physique. Pour que le jeunes aiment et pratiquent le sport depuis l’école et dans leur vie quotidienne, beaucoup de choses sont à revoir dont en premier, une meilleure considération pour les PDG les plus à plaindre au monde.
Plus récente Plus ancienne