Procès de Mendrika Nantenaina - L'avocate générale réclame une «peine de correction»


Mendrika Nantenaina Razafimahefa,poursuivi pour outrage à personne chargée d'une fonction publique, le Président de la République, a nié son accusation, hier au procès, à Anosy. Le verdict sera annoncé le 9 août. DES débats contradictoires assez brefs. Étant devenu sujet d'actualité à cause de son histoire de pouce inversé lors du cortège présidentiel, Mendrika Nantenaina Razafimahefa, a été jugé au tribunal de première instance d'Antananarivo, hier en début d'après-midi. Le procès s'est déroulé dans la salle 6 pendant sept minutes et trente secondes. Après délibération d'un chapelet d'affaires conjugales et de divorces,le président d'audience, une femme, a continué avec le dossier de Mendrika. Appelé à la barre, l'automobiliste avait l'air calme. Selon l'énoncé de son infraction, il est accusé d'outrage à personne dépositaire de l'autorité publique qu'est le Président de la République. Le jeune homme a réfuté son inculpation. "Racontez alors ce qui s'est passé !", lui adresse le juge. "J'ai entendu des sirènes, ouououou, mais j'ignorais qui c'était", répond-il. "Comment ça, vous ne le savez pas. Ouououou signifie qu'il y a donc des véhicules prioritaires, que ce soit une ambulance, que ce soit un cortège ou pompier. Vous conduisez et pourtant, vous ne connaissez pas les voitures prioritaires ?", riposte la magistrate du siège. Regrets Mendrika Nantenaina s'est quand même arrêté lors du passage du cortège du Président Andry Rajoelina. Il a nié qu'il aurait gêné la circulation. "Et qu'est-ce que vous auriez fait si vous aviez provoqué un accident à cause de vos gestes ?", martèle le juge. L'accusé a un peu penché sa tête et demandé pardon. "Ici devant vous, je m'excuse auprès de tous ceux qui ont été choqués, en particulier auprès du Président de la République", exprime-t-il. Le juge a arrêté de le cuisiner et s'est tourné vers l'avocate générale si elle avait de questions à lui poser. La représentante du ministère public a seulement réclamé l'application d'une peine correctionnelle sur lui. Pour sa part, la défense était également brève et claire dans sa plaidoirie. Elle voudrait bien que les excuses de son client soient reçues et considérées. "Comme l'a déjà dit l'avocate générale, nous vous demandons une correction, s'il devra y avoir une sanction", avance-t-elle. Dans sa dernière parole, l'accusé a encore répété ses regrets. La séance a été levée. La cour rendra son jugement le 9 août prochain. Mendrika Nantenaina Razafimahefa et sa famille sont sortis de la salle, pleins d'émotions. Ils n'ont pas parlé à la presse qui espèrait pouvoir les interviewer. Le jeune faisait le plein de sa voiture au By-pass le jeudi 21 juillet. En repartant, on l'a intercepté car le cortège allait passer, mais qui tardait à arriver. Emporté, il a brandi son pouce inversé lors du passage du locataire d'Iavoloha. De là, des gardes présidentiels l'ont capturé. Il a été retenu à la bridage d'Andoharanofotsy et placé sous mandat de dépôt à Antanimora dès le lendemain.
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