Gouvernement - Un remaniement dans l’air


La lutte contre la Covid-19 est, jusqu’à l’heure, la priorité des priorités. Des faits récents replacent, toutefois, la recomposition du gouvernement au centre de l’actualité. Le sujet s’impose. L’effectif gouvernemental résistera-t-il à la crise sanitaire? Une question que beaucoup se posent depuis quelques semaines. Les questionnements sur l’avenir du gouvernement trottineraient, également, dans les têtes de ceux qui sont au sommet de l’État. « Ce n’est pas encore le moment pour procéder à une retouche du gouvernement », rembarre un proche du président de la République, lorsque la question d’une recomposition de l’équipe menée par Christian Ntsay, Premier ministre, est évoquée. La source reconnaît, néanmoins, que le sujet « est dans les têtes et est sérieusement envisagé ». Elle précise que, pour l’heure, il est question de remaniement et non pas de changement du gouvernement. Seulement, la conjoncture étant, le Chef de l’Etat ne souhaiterait pas perturber la dynamique de la riposte contre la Covid-19. Si des observateurs ont, un temps, prophétisé l’imminence d’une recomposition du gouvernement, le statu quo a déjoué les pronostics. Priorité à la guerre sanitaire donc. Samedi, au palais des sports, dans son discours d’inauguration du Centre de traitement Covid-19 (CTC), Andry Rajoelina, président de la République, a mis l’accent sur la solidarité gouvernementale dans la lutte contre le coronavirus. Sur le plateau de la TVM, dimanche, le Premier ministre a affirmé que « la cohésion gouvernementale n’est pas brisée ». Une réponse à une question sur l’appel à l’aide aux partenaires, fait par le professeur Ahmad Ahmad, ministre de la Santé publique, pour renforcer la riposte contre la Covid-19. Des faits récents pourraient, cependant, amener les Chefs de l’Exécutif à revoir leur priorité. Conflit d’intérêt L’affaire Ahmad Ahmad, justement, en est un. La solidarité martelée, mais aussi, le fait que son département soit le point focal de la lutte contre le coronavirus pourraient être les raisons de son maintien au sein du gouvernement. Seulement, la rudesse avec lequel un communiqué du gouvernement a recadré sa « requête urgente », adressée aux partenaires, a probablement, laissé des traces. Sur la TVM, Christian Ntsay a parlé « d’interpellation ». D’une démarche qui n’est pas nouvelle dans la gestion des affaires étatiques. Seulement, le communiqué du gouvernement n’y est pas allé de main morte. Il a remis en cause « la vigilance » du professeur Amhad dont la gestion de la crise sanitaire a été directement remise en question. Bien que l’Exécutif essaie de faire bonne figure, sa cohésion martelée en a pris un sérieux coup au regard de l’opinion publique. Durant cette crise sanitaire, un autre sujet polémique a, également, ébranlé le gouvernement. Il s’agit du dossier concernant l’affaire de l’achat de friandise au ministère de l’Éducation nationale. Un scandale financier qui a eu raison de Rijasoa Andriamanana, ancienne ministre de l’Education nationale. Depuis son départ précipité du gouvernement, le 4 juin, son siège est vacant. La politique n’aime pas le vide. Un événement récent pourrait, cependant, être décisif pour l’avenir de l’équipe gouvernementale. Il s’agit des épousailles de Irmah Naharimamy, ministre de la Population. Elle s’est mariée à Stuart Wilson, chargé d’affaire auprès de l’ambassade des États-Unis, samedi. Des analystes voient un conflit d’intérêt entre l’union de la ministre et du diplomate américain. Le diplomate Wilson serait, cependant, sur le départ. Il serait appelé à une nouvelle mission dans un autre pays. Irmah Nahari­mamy devrait l’accompagner. La ministre de la Popula­tion aurait déjà avisé ses proches collaborateurs de ses intentions. Elle se préparerait ainsi, à s’envoler vers d’autres horizons avec son époux. Ce qui implique un départ du gouvernement. Une décision qui pourrait déclencher un remaniement. Sur le plan politique, une recomposition de l’équipe gouvernementale pourrait redonner un second souffle à l’Exécutif, dont l’image est mise à mal par la crise sanitaire.
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