Tableau d’horreur


etite affluence au salon de l’étudiant de l’université d’Antananarivo. Des étudiants tombent dans la dépression à cause d’une grève sans fin et qui hypothèque leur avenir. Des parents désemparés par la hausse des frais de scolarité qui préfèrent inscrire leurs enfants dans les écoles publiques. Les actualités concernant l’éducation et l’enseignement ne sont guère réjouissantes. Un véritable tableau d’horreur se présente chaque jour à l’opinion. Eh oui, l’éducation et l’enseignement demeurent le parent pauvre parmi tous les domaines stratégiques du développement. Ils restent loin des objectifs de développement durable. On a beau dire que l’éducation est la base du développement, les réalités ne vont pas toujours dans ce sens. Si les étudiants ne daignent pas visiter un salon qui leur est dédié, c’est qu’ils n’ont plus rien à espérer. Pourquoi s’user les méninges alors qu’il n’y a pratiquement pas d’issue. Déjà pour être parmi les heureux élus à l’université, il faut avoir une tête bien faite et une volonté de fer. Ensuite, pour réussir dans des conditions déplorables, il faut un sacré mental pour naviguer entre les bourses payées au compte-gouttes et les grèves récurrentes des enseignants-chercheurs de primes. On peut très bien les comprendre. Comment expliquer qu’il n’y a pas de budget pour satisfaire leurs revendications financières, entre autres, alors que les médaillés des Jeux des îles ont eu droit à un joli pactole. Les sportifs l’ont amplement mérité mais il faut en faire autant avec ceux qui s’accrochent à un noble métier devenu le moins rémunérateur de toutes les professions. Si la race des enseignants disparaît, c’est le développement qu’il faut supprimer dans tous les soi-disant projets de société. C’est hélas le message que l’on transmet indirectement à travers le traitement méprisant des enseignants-chercheurs ou pas. Il est quand même lassant d’entendre chaque année depuis plusieurs décennies des indemnités, dès vacations, des heures complémentaires, des salaires, des prestations diverses non réglées. On ne peut pas dire que l’État n’a pas les moyens de régler une bonne fois pour toute ces problèmes. Plus les solutions tardent, plus la frustration et le mécontentement augmentent. À la longue, ils font tâche d’huile et risquent de causer une secousse sociale dévastatrice. Comme les problèmes ne sont pas prêts d’être réglés, les étudiants semblent résolus à oublier les bancs des universités pour exercer tout de suite un métier sans faire de choix. Presque une fatalité.
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