Examen - Deux jumeaux autistes réussissent le CEPE


Ambinintsoa Rajerison, mère de deux enfants autistes, est aux anges. Ses deux jumeaux, Mihasoa Nekena Ramarotafika et Hasiantsoa Tafitan’ny Avo, obtiennent le Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE), malgré les difficultés auxquelles ils ont fait face durant la préparation de l’examen et les épreuves. « Mihasoa a refusé de traiter le sujet de Malagasy. Pendant la moitié du temps de cette épreuve, elle n’a fait que se reposer sur la table. Ce qui n’est pas normal pour son cas. Quand elle se sent bien, elle est très active. Quelque chose l’a perturbé. Déjà, la matière Malagasy n’est pas son fort, mais le changement du surveillant, durant les épreuves de l’après-midi, l’a, également, frustrée. Elle a répété, « je n’aime pas cette nouvelle maîtresse », raconte la mère de famille, qui n’était pas très loin des salles d’examen de ses enfants, durant les épreuves. Le moindre changement peu t provoquer chez les personnes autistes des crises. Pour le cas de ces deux jumeaux, les responsables les ont habitués aux déroulements des épreuves, pendant un mois. « Ils ont passé plusieurs examens blancs, avant l’examen proprement dit. Mihasoa ne se sentait pas bien, à chaque fois, elle s’est plainte d’avoir mal au ventre et faisait des petites crises. », enchaîne la mère. Mihasoa et Hasiantsoa ont failli rater l’opportunité de décrocher le CEPE, en cette session. « Nous n’avons pas vraiment pensé à les inscrire à cet examen. Des responsables de la circonscription scolaire (Cisco) d’Antsirabe que nous avons consulté, ont souligné que cet examen est réservé aux enfants normaux, car il n’y a pas encore de structure qui facilite la participation des enfants comme les miens », regrette Ambinintsoa Rajerison. C’est l’Autisme Madagascar qui les a aidés dans leur démarche. L’exclusion scolaire des enfants autistes est, encore, très fréquente à Madagascar. Mihasoa et Hasiantsoa, bien qu’ils ont pu se présenter au CEPE et ont réussi avec brio cet examen, risquent de ne pas trouver une école qui les accepte, pour le niveau supérieur. « Des responsables de leur ancien établissement scolaire nous ont dit qu’il ne peut plus les accueillir, pour l’année scolaire prochaine, car ils risquent de perturber les autres élèves. C’est le directeur du collège d’enseignement général (CEG) qui a accepté de les accueillir, pour le moment», souligne la mère de famille. Ces deux enfants sont, pourtant, brillants. Mihasoa maîtriserait, parfaitement, la langue française, et envisage de devenir « une artiste peintre ». Hasiantsoa, qui a un peu de difficulté dans le langage, émet le souhait de devenir un développeur. À 10 ans, ce garçon arriverait déjà à faire des installations électriques.
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