Affaire Bani Ivato - Lova Rabenarivo raconte le meurtre


Lova Rabenarivo s’est rétabli. Le 6 juin à la Bani Ivato, il a été brutalisé avec un jeune garçon qui a fini par succomber. Il décrit les circonstances du meurtre. Capturés, roués des coups, fouettés avec un fil, déshabillés, attachés, jetés dans un bassin et électrocutés. C’est ce qu’a énuméré Lova Rabenarivo pour témoigner les tortures que le garçon Nasandratra Valimbavaka Rambolamendrika et lui ont subies, le 6 juin à la Bani Ivato. Les deux victimes ne se connaissaient pas. « Certes, j’habitais à Ivato, mais je n’ai jamais rencontré le garçon » souligne Lova. « Le 6 juin à 7h du matin, j’ai quitté Anjanahary IIS pour rendre visite à mon père à Alatsinainy Merimandroso. Mais avant d’y aller, il fallait d’abord que je passe par Soutesà-Bombes pour laver mon masque et ma casquette » raconte-t-il. À l’en croire, il a croisé près de la Bani des anciens camarades qui l’ont intercepté à cause d’un vol de bicyclette commis il y a deux ans. « J’ai discuté avec eux et leur ai demandé pardon. Ils ont été sur le point de me laisser partir quand un militaire s’est approché de nous. En apprenant le vol dont nous avons parlé, il a insisté pour m’emmener devant un certain supérieur. Il m’a alors conduit dans leur camp » relate-t-il. Au camp, des militaires ont commencé à le passer à tabac vers midi. « Ils n’arrêtaient pas de me frapper. Vers 17h, ils ont appréhendé un garçon (ndlr: Nasandratra Valim­bavaka). Ils lui ont également asséné des coups. Leur chef l’a cuisiné, lui demandant où était son armure », explique-t-il. Électrocutés Ils auraient été attachés l’un à l’autre. « Ils nous ont ensuite balancés dans l’eau. Le garçon pesait sur moi. J’ai failli me noyer. Les soldats nous ont remontés et électrocutés. Ils continuaient à nous brutaliser » déclare le témoin. « Les militaires ont remarqué que le garçon ne bougeait plus. Ils ont appelé un infirmier qui s’est désolé pour lui. Il a ordonné son évacuation immédiate vers l’hôpital. Mais apparemment, l’enfant était déjà mort. » déplore Lova Rabenarivo. « J’étais moi aussi à bout de force. Les militaires m’ont contraint à boire du liquide pour voiture. Ils m’ont fait monter dans un véhicule de l’Armée pour me jeter enfin au bord d’une rizière où un passant m’a trouvé. Sitôt avisé, mon oncle habitant à Ivato est venu me récupérer et soigner chez lui », conclut-il. L’enquête confiée à la gendarmerie concernant cette affaire avance progressivement.
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