Toliara - Les universitaires descendent dans la rue


Les enseignants-chercheurs de l’Université de Toliara ont défilé hier dans la ville pour protester contre le non-respect de leur dignité et de leur statut. Ils ont annoncé depuis vendredi qu’ils allaient descendre dans la rue pour manifester leur mécontentement envers certains services de l’administration locale. Joignant l'acte à la parole, hier vers 10 heures, plus de deux cents enseignants-chercheurs de l’Université, vêtus de leur toge d’universitaire, ont battu le pavé pour protester contre les difficultés qu’ils rencontrent ces derniers temps. Au départ du CEDRATOM à Toliara-Centre, ils se sont dirigés directement vers le bureau du Bianco qui se trouve à une centaine de mètres de ce lieu, pour faire un sit-in d’une dizaine de minutes. Sans faire de bruit, les protestataires y ont brandi leurs banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Bianco, on vous demande de ne plus vous immiscer dans nos affaires et surtout d’arrêter l’ingérence dans notre travail ». Durant ce laps de temps, aucun personnel du Bianco n’était visible ni au balcon ni à travers les fenêtres. Entre temps, une 4X4 de la gendarmerie, bondée de forces de l’ordre, s’est posté à quelques mètres de là pour observer les agissements des grévistes. Les enseignants se sont ensuite dirigés vers le bureau du service des Domaines et de la topographie situé près d’Ankilisoafilira, pour procéder exactement de la même manière. Marche pacifique Pour leur part, les membres du personnel de cette direction ont assisté au déroulement de cette revendication, à partir des portes et fenêtres de leur bureau où ils ont été pointés du doigt pour avoir facilité la squattérisation du campus de Maninday par les riverains et surtout d’avoir cédé des terrains titrés et bornés appartenant à une quinzaine de professeurs. Ils ont ensuite traversé toute la ville avant d’arriver au tribunal de première instance à Betela pour dénoncer également les agissements de certains juges et magistrats du Parquet, à l’instar de l’emprisonnement de l’ex-président de l’Uni­versité de Toliara, qu’ils qualifient d’arbitraire, incohérent  et sans fondement. Durant les minutes qu’ils ont passées devant le tribunal, plusieurs personnes se sont attroupées pour suivre ce mouvement. Retournés à leur point de départ, les grévistes ont tenu un point de presse pour décliner la suite de leurs mouvements. « C’est le début d’une longue marche car ce ne sera pas la dernière. La mobilisation sera encore intensifiée pour la restauration de notre dignité et le respect de notre statut », a fait savoir leur porte-parole, Jean Christophe Rahary, secrétaire général du collège des enseignants. Francis Ramanantsoa
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