Déni de démocratie


Démission de la Premier Ministre britannique qui, les larmes aux yeux et des sanglots dans la voix, nous assure-t-on, « regrette de ne pas avoir pu mener à bien le BREXIT ». Rappel des faits autour d’un fait principal, le OUI au référendum : 23 juin 2016, 17,4 millions de OUI au BREXIT 24 juin 2016 : Démission de David Cameron, qui était partisan du maintien dans l’UE 13 juillet 2016 : Theresa May, eurosceptique qui a voté OUI, devient Premier Ministre 29 mars 2017 : enclenchement du processus de sortie prévu aboutir le 29 mars 2019 25 novembre 2018 : le Sommet européen approuve l’accord de retrait 15 janvier 2019 : premier refus des députés britanniques contre l’accord 12 mars 2019 : deuxième refus 29 mars 2019 : troisième refus 11 avril 2019 : Le Sommet européen prolonge le Brexit jusqu’au 31 octobre 2019 24 mai 2019 : Theresa May annonce sa démission pour le 7 juin « Brexit avec accord », « Brexit sans accord » : mais, quand la majorité avait décidé de quitter l’Europe, elle avait déclaré Brexit tout court. Que lui avait-on dit et que savait-elle des notes en bas de page en corps six ? Trois refus parlementaires, mais, pour le fond du divorce avec l’Europe ou pour des calculs de politique interne britannique ou de règlement de comptes au sein du parti Conservateur ? Et, donc, pourquoi avoir sollicité le peuple par référendum ? Certains prétendent organiser un deuxième référendum à propos du Brexit. Un, deux, trois, dix : combien de référendums donc jusqu’à ce que les résultats agréent aux adversaires du particularisme insulaire ? L’électeur britannique échaudé peut-il croire en Boris Johnson, un des leaders du parti Conservateur, qui le 21 mai 2019, postait fermement : « We can do and must better and deliver what the people voted for ». Pendant qu’une vieille démocratie comme la Grande-Bretagne, inventrice du Parlement, se noie à contourner le vote populaire, l’Inde, ancienne colonie britannique a réussi les plus grandes élections législatives au monde avec 900 millions d’électeurs : la victoire de Narendra Modi, le «chantre du nationalisme hindou » comme le qualifient les médias occidentaux, n’attendra sans doute pas des négociations interminables pour être validée. L’Inde donne une leçon de démocratie à son ancienne puissance tutélaire : une victoire à la majorité absolue, et pour la deuxième fois consécutive, une grande première depuis les victoires du parti du Congrès en 1984, sera immédiatement actée. Pendant ce temps, dans une Turquie qui n’a plus rien de celle de Mustafa Kemal, Ekrem Imamoglu, croyait avoir été élu Maire d’Istanbul. Mais, seulement du 31 mars au 22 mai 2019 : ce dernier jour-là, un énième recpurs du parti au pouvoir a fini par convaincre l’autorité électorale d’annuler le scrutin. Celui qui avait gagné les municipales d’Istanbul avec 13.000 voix d’avance, devra sans doute patienter jusqu’à ce que le président Erdogan se résigne à ce que l’opposition puisse encore gagner dans cette Turquie dont il a fait sa chose. Ça ne peut pas être bien pire que les trois ans d’atermoiements depuis l’adoption du Brexit.
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