Changes - Rechute de l’ariary


L’embellie aura été passagère. L’euphorie de courte durée. L’effet psychologique de l’obtention des 312 mil­lions de dollars du Fonds monétaire international, FMI, au titre de la Facilité élargie du crédit, FEC, à la fin du mois de mars, a requinqué l’ariary sur le baromètre du Marché interbancaire de devises, MID. L’euro est redescendu en dessous des 4 400 ariary. Une portée tout à fait normale. Les aides financières du FMI visent, avant tout à rééquilibrer la balance de paiements. Qui reflète le déficit chronique des échanges commerciaux, en valeur, toujours en faveur des importations. Selon le principe bien connu « quand on achète du superflu, on finit par vendre l’essentiel ». Depuis quelques jours, d’une séance à l’autre, l’ariary perd des points précieux face à l’euro. La monnaie européenne franchit à nouveau la barre des 4500 ariary. Un cours indicatif très vite dépassé par les enchères et marchandages du marché parallèle. Comptes fake Selon les coupures proposées et le montant des transactions à négocier. La constitution de la réserve de l’or au niveau de la Banque centrale ne semble pas encore produire les attentes qu’elle a suscitées. D’autant que la convertibilité du métal jaune, érigé en monnaie étalon, reste à faire valoir. Une pratique de la nuit des temps. Dans la foulée, le ministère de l’Économie et des finances, MEF, envisage de supprimer et de chasser des « comptes fake de devises ». Dont la multiplication rend difficile les contrôles d’usage. Une action de représailles devant torpiller de l’intérieur le circuit financier informel, prospère et à l’abri de toute imposition fiscale. Mais qui s’organise au détriment de l’économie nationale. Alors, des spécialistes en la matière, estiment, à raison du reste, qu’il serait plus efficace de reformater les modes d’emplois du MID, datant de 1997. Le fameux système de changes flottant, une trouvaille du « Grand argentier » de l’époque, José Yvon Raserijaona. Par exemple, pourquoi ne pas l’ouvrir à tous ces acteurs de l’ombre pour aspirer leurs épais matelas d’euros et de dollars vers le MID? Parce que le retour aux parités fixes, suggéré par un candidat à la présidentielle n’est plus faisable. Car contraire aux dogmes et philosophies des bailleurs de fonds. Optons pour un libéralisme élargi, sans bornes ni limites.
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