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L’IEM financée par les bailleurs de fonds dont la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement. On se demande si c’est le président de la République Andry Rajoelina, euphorique hier, en annonçant la nouvelle qui a viré de bord ou ce sont les bailleurs de fonds qui le tiennent par le col. On se souvient pendant la campagne électorale pour la présidentielle de 2018 à plusieurs reprises, et en particulier, lors du débat télévisé sur TVM face à son adversaire, Andry Rajoelina avait déclaré fermement qu’il n’avait pas besoin des bailleurs de fonds alors que Ravalomanana affirmait qu’on ne peut pas se passer d’eux. Une déclaration qui n’est pas passée inaperçue et qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Cela voudrait signifier que Andry Rajoelina allait couper toute relation avec les bailleurs de fonds annonçant que les financements des projets qu’il avait promis pendant la campagne électorale ne sont plus à rechercher alors qu’entre 2014 et 2018, la Banque Mondiale et le Fonds monétaire international avaient engagé des sommes colossales en faveur de Madagascar. Autrement dit, Rajoelina allait financer ses projets avec des fonds hors circuit classique. En terme courant, il s’agit de financements parallèles que les bailleurs de fonds n’ont jamais acceptés. Il est bien évident qu’il était hors de question que les bailleurs de fonds allaient abandonner ce pactole et les projets qui vont avec. Ainsi, dès le sommet de l’Union Africaine à Addis Abeba, le vice-président de la Banque Mondiale, l’Egyptien Hafez Ghanem, vice-président de la Banque Mondiale pour l’Afrique, a tenu à rencontrer Andry Rajoelina. Il lui aurait fait comprendre que l’IEM intéresse la Banque Mondiale qui vient d’octroyer cents millions de dollars pour construire deux mille cinq cent salles de classe. Une continuité de la politique de développement de l’éducation entamée par la Banque Mondiale avec le recrutement de quarante mille enseignants Fram depuis 2014. L’intérêt de la Banque Mondiale pour Madagascar est concrétisé par la toute première visite à l’étranger, depuis hier à Antananarivo, de son nouveau président David Malpass. Une reconnaissance de notre engagement, de notre détermination s’enorgueillit Andry Rajoelina. Une manière de limiter sa marge de manœuvre selon des observateurs. Dans la même foulée, Andry Rajoelina a repris le projet de construction d’un pont de 880 m sur le fleuve Mangoky assorti d’un barrage dont le financement par le Fonds Koweïtien de Développement a été signé à Sharm El Sheikh en Egypte en décembre 2018 par le pouvoir sortant. Une continuation de la RN 9 qui relie Toliara à Analamisampy financée par la BAd et inaugurée en 2017 avec le barrage de Bevoay, capable d’irriguer plus de 5000 hectares de rizière. Quant au FMI qui a également débloqué des fonds énormes depuis 2014, il a déjà envoyé deux missions depuis janvier pour mettre les choses au point. Les bailleurs de fonds montrent ainsi leur pouvoir et, malgré l’intention de Andry Rajoelina de s’en défaire, le voilà pieds et poings liés aux détenteurs de la bourse. Reste à savoir si les bailleurs classiques vont également financer les projets mirifiques comme Miami ou Tanamasoandro. Pour le moment, il s’agit plutôt du prolongement de l’Émergence 2030. Pourquoi pas du moment qu’on a l’honnêteté de respecter l’histoire ?
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