Energie - Bras de fer état-fournisseurs en perspective


Andry Rajoelina entend ne pas céder. Dans ses négociations avec les fournisseurs de la Jirama et les compagnies pétrolières, le chef de l’État avance ses pions. Coup de pression. Le président de la République Andry Rajoelina ne veut pas entendre parler de hausse du prix de l’électricité et déclare avoir des arguments pour faire plier les compagnies pétrolières en ce qui concerne les prix à la pompe. Il a annoncé lors du bilan de ses cent jours à la tête du pays, qu’il allait rencontrer les fournisseurs de la Jirama et les compagnies pétrolières dans les prochains jours. Fidèle à sa position depuis la transition, Andry Rajoelina a indiqué qu’il était hors de question que le tarif de la Jirama augmente. Non sans avoir rappelé qu’il avait «réussi» à abaisser le tarif de 10% même sans aide internationale durant la transition, il a cité les absurdités concernant les contrats actuels qui lient la Jirama aux fournisseurs. Il a indiqué avoir fait appel à un cabinet reconnu par les bailleurs de fonds pour mener un audit au sein de la compagnie nationale qui, d’après lui, a mis en lumière plusieurs incongruités. Il a ajouté qu’il ne comptait pas discuter avec les fournisseurs avant d’avoir les résultats de cette étude entre les mains. Il a, notamment évoqué la facturation sur la puissance installée et non sur la puissance fournie. C’est sur la base de cet audit que le Président entend diriger les discussions dans les prochains jours. Pour ce qui est des compagnies pétrolières, Andry Rajoelina a de nouveau brandi le spectre de l’importation de carburant par le gouvernement. Menaces Chiffres à l’appui, le Président a évoqué le coût du fret dans l’actuelle structure de prix qui, d’après lui, peut être ramené de soixante huit dollars la tonne métrique à environ dix-huit dollars. Il a également souligné une marge excessivement élevée appliquée par les compagnies pétrolières, selon ses chiffres, avec cent vingt quatre dollars par tonne métrique contre une moyenne de soixante-huit dollars (hors Madagascar). Pour mieux souligner ce qu’il qualifie d’«injustice», il a dévoilé la marge perçue par les gérants de station qui est de 0.02 dollar par litre. Pour Andry Rajoelina, il est possible de baisser le prix d’au moins deux cents ariary par litre rien que sur la base de ces postes. Poursuivant sur sa lancée, Andry Rajoelina a évoqué les menaces que ces derniers profèreraient actuellement. «Ils nous menacent. On entend dire qu’ils ne vont pas livrer le gasoil, qu’ils vont couper le courant. Il vaut mieux être dans le noir pour une petite période que d’être dans le noir pour toujours», a-t-il lancé en assénant qu’il s’agit avant tout d’un engagement qu’il a pris devant la population. Il s’est, d’ailleurs, adressé à elle en lui demandant son soutien, la préparant déjà en quelque sorte à une éventuelle riposte des fournisseurs.
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